GuitaristeX a écrit :
Par contre tu exprimes ton " dégoût de la vie " assez bien je trouve. Si je me trompe pas, t'as l'air d'avoir la "rage" au ventre en sachant que malgré tout, la vie comme tu la vie toi est importante.
c'est assez paradoxal.
Pour exprimer mon dégoût de la vie, je remercie ma psy qui m'a énormément aidé sur ce plan, ainsi que les copains du groupe et en particulier Nico qui est parti sans nous prévenir (il est mort, hein, il n'est pas parti dans un autre groupe).
J'ai l'air d'avoir la rage au ventre ? Peut-être. Encore que ce n'est pas celle qui donne la fougue de vivre, d'avoir des "amis", sortir, aller au cinéma, aux concerts... c'est la rage inverse, je devrais faire du black metal...
je vais te dire, tant que mes parents sont là, on va dire que ça peut aller, j'ai encore quelqu'un qui compte pour moi et pour qui je compte. Le jour où ils ne sont plus là, je pars aussi. C'est aussi simple que ça, même si certains ici vont dire le contraire et me taxer de vieil aigri con qui ne comprend rien à la vie (faudrait-il encore qu'ils aient suffisamment vécu de leur côté pour venir me faire la morale, chacun sa croix, hein).
Paradoxal ? Peut-être. Pour moi ça ne l'est pas. Tu sais, pendant plus de 3 mois (je l'ai déjà dit je crois), tous les matins en me réveillant c'était une envie de suicide qui me prenait aux tripes, et je trouvais une raison pour ne pas le faire. Cette raison, ce sont mes parents, vu que je n'ai plus qu'eux (je sais, je me répète). Les copains ? Les amis ? J'ai un ami ou deux, et encore... les copains j'en ai pas mal, et puis ? Ça ne changera pas leur vie le jour où. Même si le jour où Nico est parti, j'ai ressenti un vide (je le ressens toujours), idem quand mon ex et moi on s'est quittés (et ce vide là et encore plus grand, plus terrible et sombre).
La vie... je l'ai vue belle, remplie d'avenir radieux, pendant presque 2 ans. J'avais le soleil, la joie dans le coeur. Et brutalement, tout est parti, et je l'ai senti venir (j'étais ici, pas avec elle). Donc la vie pour moi elle s'est arrêtée en novembre 2006. Elle avait pris un sens, j'existais enfin, enfin j'arrivais à me sortir de cet état de merde du RMI et du reste, sortir de chez moi, voir du monde. Et tout ça, fini. En 2 jours. je suis revenu avant la vie de couple, avec tous les problèmes que j'avais, physiques et psychiques. Quand le coeur éclate, est broyé, le reste s'affaisse, ne cherche plus. Ça fait roman de gare ? Vous trouvez ? Parce que vous n'avez encore pas vécu ça, tout simplement. Perdre d'un seul coup et non progressivement ce qui te fait dire que la vie est finalement pas si mal, que c'est chouette d'avoir une copine et des gosses, que c'est agréable de rentrer du boulot et de savoir que ta copine va te sauter au coup et que les enfants vont te demander comment s'est passée ta journée. Putain j'en chiale, bordel. Et je t'assure que c'est vrai, je ne fais pas de vie par procuration au travers du net, je suis ici tel que je suis dans la vie.
Tu ne peux pas imaginer la douleur et la souffrance. Non. Personne. Le jour où ça t'arrive, je ne viendrai pas dire "pauvre vieux, je sais ce que c'est.", parce que ce sera différent, ton histoire sera différente. C'est ta vie, pas la mienne, donc c'est forcément différent.
Et heureusement.
C'est comme si tous les animaux et l'Homme avaient les mêmes goûts. Déjà que ça n'est pas joyeux, imagine un peu le tableau. Encore heureux que chacun soit différent. Parce que c'est aussi ça qui fait la richesse du monde.
Ma psy m'a dit, il y a quelques mois (avant les vacances d'été) : "vous êtes trop lucide"...
Le mental, c'est quand ça vous arrange.
La conscience, c'est ce qu'il faut faire.