wil78 a écrit :
Je pense que ça peut être interessant pour tous:
Monsieur le Président du HCE,
Je vous remercie de votre message ci-dessous qui nous donne
l'ordre du jour de la prochaine réunion.
Je ne peux m'empêcher de réagir sur certains points qui me plongent dans le désespoir.
Le principal est le suivant:
> - appel aux experts de l'Education nationale : Inspections générales et directions de l'administration centrale, en particulier direction de l'évaluation et de la prospective et direction de l'enseignement scolaire,
>
Pour moi, c'est exactement comme si nous étions un "Haut Conseil des Droits de l'Homme" et si nous envisagions de faire appel aux Khmers rouges pour constituer un groupe d'experts pour la promotion des Droits Humains.
Je m'explique: depuis un an et demi que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement à l'état de l'éducation dans notre pays – en lisant tous les livres de témoignage d'instituteurs et de professeurs que j'ai pu trouver, en recueillant systématiquement tous les témoignages oraux ou écrits d'enseignants avec qui je peux être en contact, en interrogeant moi-même des jeunes pour jauger ce qu'ils savent ou ne savent pas – je suis arrivé à la conclusion que notre système éducatif public est en voie de destruction totale.
Cette destruction est le résultat de toutes les politiques et de toutes les réformes menées par tous les gouvernements depuis la fin des années 60. Ces politiques ont été voulues, approuvées, menées et imposées par toutes les instances dirigeantes de l'Éducation Nationale, c'est-à-dire en particulier: les fameux experts de l'Education Nationale, les corps d'Inspecteurs (recrutés parmi les enseignants les plus dociles et les plus soumis aux dogmes officiels), les directions des administrations centrales (dont la DEP et la DESCO), les directions et corps de formateurs des IUFM peuplés des fameux didacticiens et autres spécialistes des soi-disant "sciences de l'éducation", la majorité des experts des commissions de programmes, bref l'ensemble de la Nomenklatura de l'Education Nationale. Ces politiques ont été inspirées à tous ces gens par une idéologie qui consiste à ne plus accorder de valeur au savoir et qui mêle la volonté de faire jouer à l'école en priorité d'autres rôles que l'instruction et la transmission du savoir, la croyance imposée à des théories pédagogiques délirantes, le mépris des choses simples, le mépris des apprentissages fondamentaux, le refus des enseignements construits, explicites et progressifs, le mépris des connaissances de base couplé à l'apprentissage imposé de contenus fumeux et démesurément ambitieux, la doctrine de l'élève "au centre du système" et qui doit "construire lui-même ses savoirs". Cette idéologie s'est emparée également des instances dirigeantes des syndicats majoritaires, au premier rang desquels le SGEN.
Tous ces gens n'ont aujourd'hui qu'un but: dégager leur responsabilité et donc masquer par tous les moyens la réalité du désastre.
J'avoue ne pas savoir s'ils étaient de bonne foi ou bien s'ils ont délibérément organisé la destruction de l'Ecole.
Je ne sais pas non plus lesquels parmi eux – une minorité de toute façon – n'ont pas participé à la folie collective ni lesquels y ont participé mais se rendent compte aujourd'hui des conséquences dramatiques des erreurs accumulées depuis des décennies et seraient prêts à repartir dans une meilleure direction. A priori, j'ai la plus extrême défiance envers tous les membres de la Nomenklatura de l'Education Nationale.
je plusoie, hélas. Pour ce j'en ai lu et les discussions passionnées (:lol
que j'ai pu avoir avec des amis enseignants du secondaire. Toutes ces réformes censées mettre l'élève "au centre de sa formation" sont, à mon avis, un tissu de conneries inventées par des planqués de "l'institution administrative", entendre la bureaucratie de l'éducation nationale, les pédagogues de l'IUFM qui n'ont jamais mis le pied dans une classe etc etc , enfin bref tous ces gens tellement conscients au fond d'eux même de leur inutilité qu'ils ressentent le besoin de se racheter par de grands projets à l'énoncé gonflé comme des baudruches, mais au contenu tout aussi rempli de vent que les sus-dits ballons.
Bref, ça fait des grands projet futuristico démago et sans même consulter les profs la plupart du temps.
Ceci dit notre discussion portait plus sur le problème de l'université, qui est un peu spécifique à cette dernière au sens où elle est un formation "terminale". Il ne portait pas sur la pédagogie, mais sur la finalité de l'enseignement à l'université et sur les conséquences des choix qui en découle pour l'avenir de celle-ci. Ce sont donc deux débats assez différents, même s'ils concernent tout deux l'éducation.