Pas en forme...

Bon, vu les interventions trop superficielles de gens qui de toute evidence n'ont jamais vecu de depression (tant mieux pour vous ^^), je vais te conseiller plusieurs choses : un/une bonne psy pour justement "causer" a quelqu'un de totalement neutre et qui n'a aucun rapport avec ta vie de tous les jours, potes, copine, etc.

Ca fait du BIEN meme si c'est ponctuel, on se sent relache rien que de penser a "chouette mercredi j'ai psy" et puis sur le moment c'est drole, personnellement je me sens presque con a chaque fois que j'y vais, mes soucis sur le moment me paraissent eloignes et derisoires, car pendant 45 min je me sens parfaitement "en securite".

Donc psy : fortement conseillee.

Concernant la soudainete de ta depression, qui te semble probablement totalement incongru et injustifiable de facon raisonnable, ne t'inquiete pas, c'est normal, la derniere depression severe que j'ai subi m'a vraiment pris par derriere comme une sale chienne, je ne m'y attendais pas le moins du monde et Dieu sait que j'ai pu en chier pendant plusieurs longs mois.
Et oui, c'etait donc en l'espace de 4 ans dans ma vie, ma seconde depression, celle-ci allant bien au-dela de la seconde, m'attaquant en plus du cote de l'esprit, le corps, c'est a dire gorge serree, tres tres serree, angoisses tres tres lourdes et poitrine completement etouffee, 2 envies suicidaires et une semaine d'idees morbides, bien pires que les envies suicidaires, car comme chacun le sait, le suicide donne un but a atteindre, alors que les idees morbides n'en ont absolument aucun : c'est comme un trou noir qui se mangerait tout seul, tu vois l'idee.


Concernant les medocs : consulte ton medecin. J'etais en Angleterre quand ma depression m'est tombee dessus, et je n'avais pas de medocs ; j'ai survecu, simplement je me gavais d'autres medicaments qui evidemment n'avaient aucun effet sur mon physique ou mon mental (ma depression me prenait souvent aux tripes, donc medocs intestinaux inutiles, etc.).

De retour en France, pendant un mois, impossible de m'en passer : angoisses trop fortes, gorge trop serree, etc. Apres j'avais plus l'ordonnance et j'ai du faire sans ; je te raconte pas la longueur terrifiante de chaque seconde passee a se demander si on va pas mourir dans les 2 min qui viennent tellement ca fait mal.

Mais a noter donc, la depression ne te tuera pas physiquement, simplement elle risque de t'affaiblir enormement physiquement et mentalement, et par consequent tu risques de faire de longues longues nuits inhabituelles pour recuperer, ou au contraire tu ne dormiras presque pas...enfin ca, ca depend des cas.
J'ai la chance d'etre un gros dormeur en ces cas-la.

Donc si ta depression devient trop forte, que les angoisses te prennent a bras le corps, medocs : ta/ton psy te prescrira (la mienne etait reticente, mais j'ai du etre intransigeant a l'epoque) des doses adaptees a ton cas. Plusieurs medocs sont possibles, certains te feront de l'effet, d'autres non ; n'hesite surtout pas a en parler a ton psy.

Moi j'prend du bromazepam de temps en temps, en ce moment je rechute alors ca soulage un peu, sauf ce soir etrangement, decidement, j'ai pas de bol.


A savoir aussi : la majorite des depressifs sont bipolaires : a un moment ca va du tonerre, a un autre c'est la fin du monde ; generalement le second dure plus longtemps. Entre les deux, on appelle ca la periode "normale" qui peut durer plusieurs heures, plusieurs jours comme plusieurs mois, et boum, je le constate ces derniers jours, parfois ca retombe sans prevenir et ca fait mal.

Tout le probleme du depressif reside dans l'equilibre qu'il essaie d'adopter dans sa vie : trop en proie a ses emotions, il faut savoir reussir a "sortir de soi" ; moi mon delire c'est le tennis de table ; generalement de 2 a 3 fois par semaine, je pense a rien d'autre qu'a ca, et putain ca fait du bien, meme si le retour maison est generalement moins joyeux.

Tres important egalement : garder un rythme journalier, hebdomadaire regulier. En somme, garde ton taf et accroche-toi a lui. Ca te permet de t'equilibrer, de prevoir des choses a faire avant, apres, etc, et partiellement de te faire penser a autre chose qu'a tes soucis (si ton job est prenant intellectuellement parlant, c'est le top je suppose, meme si la depression tend a s'immiscer partout et tout le temps, je sais de quoi je parle).


Que dire de plus...tu es peut-etre dans une mauvaise passe, et seulement une baisse de regime, je n'ai pas ecrit tout cela pour te faire peur ou quoi que ce soit, mais au moins tu seras informe de ce qu'il pourrait t'arriver, de certaines choses a faire, etc.

Mais cet "appel a l'aide" sur g.com est assez symptomatique d'un debut en tous cas de depression. N'en aies pas honte, au contraire, il faut s'ouvrir un maximum dans ces moments-la.


Je ne sais trop quoi dire de plus. N'hesite pas a m'envoyer un mp, je pourrais te filer mon adresse mail et on pourra discuter plus librement hors g.com, j'ai beau avoir 21 ans j'ai deja une double experience assez lourde de depression et je saurais t'ecouter et te comprendre, c'est deja une bonne part de gateau ;-)

Et pour finir : savoir equilibrer vie de famille, travail et vie personnelle. Eviter de negliger l'un des trois au depend d'un autre, essayer un maximum d'equilibrer.

Nous sommes tous des equilibristes, a toi de trouver ton equilibre, meme precaire.

Tu n'es pas tout seul, sache-le, et nous sommes nombreux a pouvoir t'aider et te soutenir.

Dernierement j'ai eu trop tendance a me renfermer vers une seule personne, mais meme a elle je ne peux pas lui parler de tous mes problemes, car etant une personne trop proche de moi, elle fait aussi partie de mes soucis...donc psy indispensable.

Renseigne-toi si tu es un peu leger financierement si il n'y a pas de structure vers chez toi qui te permette d'acceder a des soins gratuits. Actuellement j'ai la chance de pouvoir consulter une psy gratuite, via la mission locale qui se chargeait de m'epauler pour me trouver un taf et tout.

Et surtout, pense a toi avant tout. A toi, a toi, a toi. Ce n'est en aucun cas de l'egoisme, rassure-toi, c'est juste que tu te rendras vite compte que tu auras du mal a satisfaire les autres avant d'etre toi-meme bien dans ta peau a nouveau.

Et n'aies pas peur ou honte de t'ouvrir, de parler de tes problemes. C'est la bonne chose a faire, ca te permet d'objectiver un peu tes problemes et de les relativiser. C'est comme l'ecriture.

Et meme si t'as plus envie de rien faire...FAIS !!! Joue de la guitare, n'oublie pas ton sport favori si tu en as un, regulierement, et vas-y a chaque fois, force-toi, tu verras, ca en vaut la peine.

Allez, assez de paroles pour le moment. Peut-etre a bientot par mp et bon retablissement. Et bon courage =)

PS : un petit lien qui te donnera des reponses a certaines de tes questions eventuelles :

http://grain-de-sel.culturefor(...)ssion

Tu as l'air d'avoir beaucoup à dire sur la question et ton post étant très enrichissant. Je n'hésiterais pas à te contacter si j'en ressens le besoin. En tout cas tiens le bon bout toi aussi

Je vais essayer de dormir un peu... demain j'y verrais peut-être plus clair.

Merci à tous pour vos témoignages. Bonne nuit .

Pascal Bruckner,
"L'Euphorie Perpetuelle: Essai sur le devoir de bonheur"

Voila des propos interessants...

Tout ca est assez vrai, encore que, heureusement, tous les gens qui ont un épisode dépressif ne sont pas bipolaires chroniques pour autant.
Et il faut faire une vraie différence entre le coup de blues ou le coup de stress et la depression, qui est une maladie, et qui se soigne. Mais pour ca il faut un médecin, c'est son métier, en tout cas pour le coté organique.
Le pire c'est vraiment de ne rien faire. Sachant que justement on n'a envie de rien faire du tout.
Dans le lectures, tu peux essayer le bouquin de Labro, c'est pas trop prise de tête et il est très honnete avec lui-même.

Moi je ne peux que te conseiller ce livre qui a été ma bible pendant quelques temps, c'est une vision différente par rapport à notre façon occidentale de voir les choses.
Pourtant, il a été écrit par un chercheur français tout ce qu'il y a de plus cartésien, c'est simplement qu'il a une ouverture d'esprit que ses homologues n'ont pas forcément.

Je rajouterais par rapport à ce qui a été dit qu'il ne faut pas absolument être heureux, je dirais plutôt qu'il faut arriver à être en harmonie avec soi-même...

Bon, c'est bien beau tous ces conneries et monologues interminables (dépressifs anonymes: chacun raconte sa vie pour se soulager soi-même avant tout).

Josh: je crois savoir ce qui s'est passé ce week-end.. tu es tombé d'accord avec... un sarkozyste!
Ca peut être très dur à encaisser la première fois: remise en question de tous nos fondements (y compris corporels, c'est aussi assez douloureux à ce niveau là..), perte de repères et de raison.
2012, la fin du monde et/ou les élections approchent à grands pas, alors entre l'arme à gauche et le bulletin à droite il faut choisir.. Il y a de quoi être déstabilisé: la peur ou la folie, la facilité ou la lacheté, baisser la tête ou baisser son froc (de quoi perdre tout Espoir, composante essentielle de la balance mentale et donc de l'équilibre spirituel). Mais il y a une alternative: arrêter de SE laisser conduire par ces vils et opportunistes instincts, les empêcher d'engendrer des pulsions qui conduiront tôt ou tard à des actes aléatoires et stupides. L'arme ultime pour ce faire est la Raison, capacité ordonnatrice et fédératrice de l'esprit, dont le travail est à la fois plus objectif, plus observable, plus mémorisable et donc synthétisable (voire historiable). Elle devrait t'aider à sortir de cette impasse.
Il y a, selon moi, deux façons de modifier son ressenti voire sa façon de percevoir et concevoir toute chose:

1 - Le raisonnement (actif): utilisation de la raison consistant à raisonner de manière uniquement rationnelle sur des thèmes qui ne le sont souvent pas. Construction d'un historique du cheminement de pensée, reconstruction des bases vers le sommet, remodelage des mécanismes de la pensée même, lorsque jugé nécessaire selon le but choisi au départ (il s'agira donc de provoquer volontairement et activement les même effets que ceux causés par deuxième point).

2 - Le choc (passif): cette option (qui n'en est par définition pas une) consiste à - tel une feuille morte emportée par un vent capricieux ou bien une balle rebondissante lancée dans une pièce et qui rencontrera autant d'obstacles que cette dernière comportera de surfaces asymétriques - être dirigé, orienté malgré soi vers le prochain obstacle qui, à son tour, déterminera la direction suivante (parmis ces chocs on retrouve quelques classiques tels que les effets de l'amour, de l'amitié, des sens mais aussi, en extrapolant, toute chose reçue consciemment ou inconsciemment. A noter que le caractère positif ou négatif d'une expérience ne s'étend pas forcément à ses effets et est donc négligeable).


La différence entre les deux points est comparable à celle qui existe entre la démarche de jouer au poker (extraire et développer par l'entrainement [travail de l'expérience] des éléments logiques qui, sur le long terme, permettront de gérer et encadrer le caractère fortement aléatoire du jeu) et celle de jouer au loto (pour rester dans le jeu; se lancer dans l'inconnu avec une chance extreeeemement faible d'en tirer énormément, mais en perdant à chaque fois un petit peu plus de son capital..). Conscient de ça, il s'agira de choisir son jeu.

Travailler sur le percevoir ou le perçu, S'adapter à l'environnement (l'existence) ou adapter son environnement à soi. Lequel est objectiment et personnellement le plus modifiable?


Bref, tout ça pour dire que,

/! camarade, si tu as choisi de suivre la première démarche, ne descends pas plus bas! /!












Le choc:

Oh putain JHEX j'ai vraiment vraiment aimé, j'ai pensé un peu comme toi, le long monologue même s'il est réaliste de Drella01 se veut bien "trop alarmiste" et à une assez grosse consonance négative ... lié à un vécu psychologique et physique difficile (et à 21 ans ). (attention je ne blâme pas du tout hein).

j'veux dire : voir un remède dans l'inéluctabilité "qu'il faut des médocs", c'est vraiment faire un gros raccourci sur les méthodes "autres" existantes. On ne sait absolument pas ce qui arrive à Josh concrètement, donc on ne peut réellement pas lui conseiller avec objectivité quoi que ce soit et en ce sens, on ne peut ni être alarmiste ni passif.

Josh le sait : l'alcoolisme c'est mal, se noyer dans ses clopes aussi, la malnutrition aussi, la drogue aussi, le manque de sommeil aussi ... etc ...

Bref, continuons à encourager Josh à faire un travail s'il en ressent le besoin avec un SPÉCIALISTE et éventuellement à aller voir son généraliste qui le connaîtra bien mieux que nous.

J'en suis pas forcément persuadé, en tout cas dans mon expérience, ça n'a pas été efficace, c'était du style : "Qu'est-ce que je vous sers ? Xanas, Lexomil ? Avec ou sans somnifère ?"

Navré de lire ça, je ne m'y attendais pas de ta part Josh, comme d'autres l'ont dit ici même tu donnes l'image d'un gars équilibré...

Ne te connaissant pas personnellement et ne connaissant pas la vraie nature de tes soucis, je ne peux que te dire : courage, bats toi !

Après, je peux également partager ma très petite expérience, et tenter quelques conseils, mais bon... ça vaut ce que ça vaut... je n'ai jamais vraiment eu de baisse de moral trop importante, mais c'est aussi peut-être parce que je ne l'ai pas laissé arriver. Je ne vais pas parler de dépression ou autres maladies que je n'ai jamais connues, mais juste des petites baisses de forme qu'on peut avoir suite aux aléas de la vie.
Ruptures, décès, remises en question, problèmes d'amitié... j'ai eu aussi mes quelques coups durs. Mon remède : l'action et le changement. Trouver de nouveaux amis (ce qui ne veux pas dire mettre de côté les anciens) ça aide en général. Moi ça m'a aidé plus d'une fois. Commencer une autre activité, même s'il faut parfois se forcer au début, ça peut être salvateur par la suite. Prendre des vacances avec son meilleur pote, c'est cool aussi, à part si la raison de tes soucis est justement ce "meilleur pote" ...
Je plussoie également celui qui a parlé de la cure de magnésium.

Bon voilà, rien d'extraordinaire, si tu es vraiment en train de commencer une dépression ces petits conseils à la con ne vont pas t'aider, mais si tu as juste besoin d'un petit coup de pouce pour repartir sur le bon pied je pense que c'est à considérer.

En fait c'est surtout un message de soutien que je veux te faire. Voilà, bon courage mon gars.

Effectivement quelque fois le médecin traitant attitré n'a pas forcement de jugement objectif, pourtant c'est de son devoir de l'être. a ce moment là, aller vers un autre généraliste qui ne nous connait pas du tout et qui exercera un diagnostique je pense beaucoup plus objectif.

quand on en arrive à avoir un médecin comme celui de ma copine :
- bonjour je suis vachement énervée ces derniers temps !
- Xanax à prendre pendant 15 jours !

Faut partir et vite.

C'est pour ça que je lui ai conseillé d'aller voir directement un psychiatre. Pas facile de traiter la dépression... En tous cas il faut que tu "accroches" avec ton doc, que tu n'aies pas l'impression qu'il ne comprend pas trop ton problème mais qu'il te prescrit quand même qqchose...

BiZ... 70 balais... tu exagères, quand même...

Héhé un peu d'humour dans ce monde de brutes...

ça va... j'ai !