nowhere man a écrit :
C'est sur il faut que l'on reste tel quel, aucun changement, tout va bien Madame la Marquise, surtout pour les salariés du secteur public, parce que de toutes facon, deficit ou pas deficit, rentable ou pas rentable, endette ou pas endette, regime de retraite infinancable ou pas, de toutes facon il ya ces cons de salariés du secteur privé qui paieront en final, donc surtout ne touchons rien du tout, il faut rester absolument sur les bases d'un systeme mis en place il y a 60 ans.
Ce qui me chagrine dans ces propos, même si son auteur les a légèrement adoucis depuis, c'est de voir que des salariés du privé puissent être remontés contre les salariés du public. A la limite, je comprends qu'il puisse y avoir une petite jalousie concernant les "avantages" à travailler dans le public, mais pourquoi vouloir supprimer les droits des salariés publics au lieu de vouloir tirer les droits des salariés du privé vers le haut ? Il ne faut pas s'y tromper, la France n'a jamais été aussi riche, la productivité n'a jamais été aussi bonne et les profits des entreprises jamais aussi élevés.
Il faut bien comprendre le sens dans lequel vont les "réformes" du gouvernement actuel et des précédents : le transfert progressif aux intérêts privés d'un maximum d'activités, d'une part par idéologie ("le privé est plus efficace que le public") et aussi parce que les milieux financiers font pression pour (mais ils le font discrètement, au niveau de la commission européenne ou de l'OMC). Comme l'opinion publique est globalement contre le "tout marchand", les attaques contre les services publics se font de manières détournées et progressives, généralement en les détruisant de l'intérieur (comme par exemple la Poste ou les hôpitaux publics, en diminuant leurs moyens) ou en les rendant moins attractifs et en favorisant parallèlement les initiatives privées.
2 exemples récents :
- l'an dernier, réforme des retraites puis quelques mois plus tard, création du Plan Epargne Retraite qui nous permet de nous constituer nous mêmes notre retraite, en plaçant notre argent sur les marchés financiers par l'intermédiaire de notre banque, avec avantages fiscaux à la clé.
- projet de réforme de la sécurité sociale : diminution des remboursements et aide à la souscription d'assurances privées.
D'ailleurs, le système de santé dans son ensemble est voué à être privatisé, ainsi que celui l'éducation, dont la décentralisation n'est qu'une première étape. Tout le secteur public est transféré par petites parties au secteur privé ce qui permet à la fois à des investisseurs d'être rémunérés sur leurs investissements dans ces secteurs et de diminuer les droits des salariés qui sont moins protégés dans le privé et permet globalement une diminution du coût du travail.
Tout ça pour dire qu'il ne faut pas se tromper sur qui sont les privilégiés. Si les salariés du privé se saignent aux 4 veines, ce n'est pas pour payer les avantages des salariés du public, c'est pour payer les dividendes aux actionnaires de leur entreprise.