Pas vu le film non plus - et je ne le verrai pas, RAB - mais faut voir les choses en face : un film hollywoodien sur une grande figure politique va forcément noyer le poisson dans le pathos - et s'il réhabilite au passage la vermine en question (un hasard, bien sûr), pourquoi les financiers qui l'auront soutenu s'en plaindraient-ils ?
Juste histoire de montrer que tout le monde n'est pas forcément con comme un manche à Hollywood, on peut opposer le cynisme/l'ignorance crasse de la Streep à la démarche d'une Angelina Jolie :
Marie-Noëlle Little-Boyer, une humanitaire rencontrée en Thaïlande, devenue l'une de ses amies et qui s'occupe désormais de ses activités à l'UNHCR, témoigne, lors d'une rencontre la semaine suivante à Genève : " Au Cambodge, elle a ouvert les yeux. Et depuis son voyage en Sierra Leone, elle va à la rencontre des réfugiés. Au début, Angie ne voulait parler ni aux gouvernements ni à la presse, et prendre le temps d'approfondir ses connaissances. Puis elle a développé son jugement politique. Elle écoute les réfugiés pendant des heures et des heures, elle identifie les problèmes, et ces récits deviennent la base de ses interventions. Elle est devenue une de nos collègues. Elle lit, elle travaille, elle ne s'arrête jamais. Elle a envie d'apprendre, de comprendre, et, désormais, de trouver des solutions. "
Le haut-commissaire de l'UNHCR, Antonio Guterres, nous a, quelques jours plus tard, envoyé ce message : " J'ai rencontré Angelina Jolie pour la première fois au Pakistan, en 2005. J'ai découvert non seulement sa profonde connaissance des questions humanitaires mais aussi sa remarquable compréhension du contexte régional. Je savais qu'elle était une humanitaire dévouée, parcourant le monde pour la cause des réfugiés, mais ses réponses ce jour-là à Islamabad, lors d'une conférence de presse, à des questions épineuses et compliquées, m'ont révélé une intelligence tranchante comme un rasoir, combinée à une véritable sagesse. "