Ed Pero a écrit :
Vous aimez vous faire du mal quand même...
Je me rappelle avoir vu Conte d'été avec Melvil Poupaud dans son short de bain XXL noire (alors qu'il devait peser 50 kilos à l'époque), c'était en été justement, en
cinéma de plein air à la Villette. J'ai eu l'impression de faire un bond dans le temps et d'être en sortie scolaire avec l'institutrice qui montre un film à sa classe pour "sensibiliser" ses élèves à l'Art avec un grand A.
Et croyez-moi, mes amis, quand
2000 personnes allongées sur du gazon frais et nocturne ont un fou rire tellement le film est gênant de nullité, de platitude, de situations mal fichues, de dialogues involontairement déconnants et de ringardise, ça fait son petit effet. Je me rappelle m'être autant emmerdé devant Bright Star de Campion (un film érotique où l'on voit des épaules et des chevilles...ouh là là) ou La Solitude des nombres premiers (le film où l'on pense qu'il va se passer quelque chose... pour se rendre compte que ce qui s'est passé, c'est 1h58 d'ennui).
Peut-être que je suis devenu cynique avec le temps. Pourtant je pleure une fois sur deux en lisant du Musset, en écoutant Joni Mitchell vieillissante ou devant une toile de Turner. Pas Tina Turner. William Turner.
Eh bien la situation est pourtant simple : c'est pas le genre de film à voir à 2000 zozos si on souhaite le prendre au sérieux et l'apprécier.
Lis de la poésie à 2000 connards sur grand écran, tu vas pas passer pour un con, tiens.
Et puis y'a l'effet psychologie de la foule. Un connard rigole le reste se gausse idem. Non, concrètement, on ne regarde pas un Rohmer à 2000, comme un Godard ou un Truffaut. Ca demande un minimum d'attention, de concentration -va comprendre les dialogues de Rohmer si t'écoute d'une oreille pendant que ta copine te lèche l'autre-, bref.
On va mettre ça sur le compte d'un mauvais contexte et te pardonner pour avoir sali mon souvenir de ce film, qui est une petite perle de sensualité et d'intelligence, en réalité
-évidemment, je dis ça sur le ton de la rigolade-