Je m'excuse d'avance pour le pavé qui va suivre...
Je profite de la sortie du 2ème album de NEMOPHILA pour dresser le bilan de l’année 2022 du groupe. Le moins que je puisse dire, c’est que cette année n’a pas été à la hauteur de mes espérances pour les 5 japonaises. Je n’irai pas jusqu’à parler de déception, j’aime toujours autant le groupe, mais clairement 2022 n’a pas été l’année de la confirmation comme j’imaginais.
Tout avait pourtant bien commencé avec un premier concert incroyable en début d’année, devant une salle comble Nemophila offrit un spectacle épique, étalant toute sa technique et son sens de la mélodie accrocheuse, le groupe était prêt pour une année de folie… mais non !
Après ce show de folie, plus rien ! Presque 5 mois de silence quasi total, il est vrai que Saki était occupée avec la tournée d’adieu de Mary’s Blood, mais un tel manque d'activités publiques quand on tente d’installer son groupe dans le paysage musical international… ça ne fait pas très sérieux.
C’est donc au mois de mai que le groupe est reparti à l’assaut de son public, d’abord avec la sortie du Blu-ray du concert de janvier puis la sortie d’un nouveau single, premier d’une trilogie de single uniquement en streaming. “A Ray of Light” m’a plutôt déçu à la première écoute, en ajoutant le look un peu trop “Spice Girls” des filles, c’était un retour aux affaires assez étrange pour Nemophila. Le nouveau single n’a pas eu le succès des titres paru en 2021, moins efficace, pas assez naturel, l’alternance entre le chant saturé et la voix claire de Mayu n’étant pas très fluide, le titre n’a de toute façon pas eu le temps de vivre que déjà “Adabana” pointait le bout de son nez en juin.
La hype semble être passée pour Nemophila, le très bon 2ème single “Adabana” n’a pas fait mieux que le précédent en terme de vue sur Youtube. Alors autant en finir avec cette erreur stratégique de sortir 3 singles coup sur coup, “Style” débarque en juillet avec un son Neo-Metal typique du début des années 2000. Malgré les qualités évidentes du titre, c’est un gros flop, 3x moins de vues que les deux singles précédents.
Ce sera la même punition pour le single “Seize The Fate” pourtant excellent… confirmant la fin des succès faciles pour le groupe (et ce n’est pas l’inutile version en anglais de l’album Revive et du clip de Dissension qui sauvera le groupe non plus).
Il y a eu de bons moments quand même en 2022, d’abord une petite tournée des célèbres salles Zepp au Japon en juin et surtout ce passage au légendaire “Whisky a go go” à Los Angeles début juillet… bon devant une salle remplie de “vieux”... oui, le public Metal “occidental” n’est plus tout jeune ! En octobre, le groupe a réussi à jouer au festival Aftershock à sacramento malgré une Mayu enceinte jusqu’aux yeux
Une pause bébé qui, il faut être honnête, ne pouvez pas plus mal tomber pour un groupe en début de carrière et qui aurait plutôt besoin d’écumer les scènes des concerts et des festivals. Même si l’exemple de “super maman” Tamu nous montre que même au Japon, en 2022 il est possible de jongler entre vie de famille et vie de travail hyperactive.
Bref, revenons enfin au deuxième album “Seize The Fate”, si je devais résumer ce CD en un seul mot, je dirais “diversité”, ça résume parfaitement ce disque qui offre un large panorama de style :
- "Seize The Fate", titre éponyme, hyper efficace, le son Metal de Nemophila qu’on adore, titre très efficace comme ceux de 2020-2021.
- “-Enten-”, en voilà un titre bizarre ! Mélange surprenant pour le groupe, entre gros Metal et musique traditionnelle japonaise, faisant penser à du Waggaki Band sous stéroïdes !! Plutôt étrange mais très sympa à écouter… par contre le mettre en 2ème place dans la tracklist n’est peut-être pas judicieux ?
- “Zen”, le Metal c’est avant tout des riffs… bon peut-être pas au point de le réutiliser à ce point, ce titre n’a que son gros riff sympa à proposer. Un peu déçu.
- “Back Into The Wild”, Ahh…une petite dose de Rammstein dans le son de Nemophila. Intéressant mais le titre manque un peu de cohérence à mon gout.
- “Rock’n’Roll Is ?”, Après 4 titres qui “chug” comme dirait Ola Englund, ça fait du bien d’avoir enfin autre chose. C’est avec grand plaisir qu’on découvre Saki et Hazuki avec des sons crunch dans un titre plus alternatif et bluesy, très inhabituel chez Nemophila. Clairement un de mes titres préférés.
- “Style”, le titre Neo-Metal qui bizarrement divise les fans, sur Reddit je lis beaucoup d’avis négatif sur cette chanson… je ne sais pas pourquoi, c’est pourtant un titre que j’aime bien.
- “Waiting For You”, Alors là il fallait oser… un hommage à Avril Lavigne !? Titre Pop/Punk qui fait penser furieusement aux singles à succès de la chanteuse canadienne. Je vous rassure, au niveau des guitares on sait qu’on a affaire à des tueuses avec un rythme très soutenu ! De jolies mélanges de voix apportent une touche de fraîcheur pour un titre qui sera un grand moment de fun sur scène.
- “Now I Here”, il y a probablement une faute d’anglais dans le titre mais c’est la ballade de l’album, la ballade Metal à la Scorpions que forcément j’adore… bien qu’en suivant dans la tracklist le titre très Avril Lavigne, on y retrouve aussi les influences emo/rock de la star du début des années 2000.
- “A Ray Of Light” semble avoir eu le droit à un léger remixage, plus proche de la version live, le 1er single du printemps devient plus agréable.
- “Adabana”, toujours aussi efficace, le 2ème single n’a pas eu le succès qu’il méritait.
- “Soaring - To Be Continued”, un titre instrumental pour clôturer l’album, un véritable hymne ou les guitares harmonisées font immédiatement penser à Brian May. Une bien jolie pièce de musique qui sera encore plus sublimée sur scène.
Seize The Fate est un album paradoxal, rempli de très bon titres, j’ai pourtant une impression un peu mitigé à la fin. L’album est globalement moins bon que Revive. Ce méli mélo d’influences manque d’un fil conducteur, aucun titre n’a vraiment ce côté “hit en puissance” contrairement aux titres de son prédécesseur.
Le groupe a voulu montrer son large panel de sources d’’inspirations, rendant hommage au son Metal et Rock nord-américain des années 90 à 2010. Bonheur guitaristique avec des sons venant aussi bien de Pantera que de Polyphia mais à la sauce 7 cordes. Malheureusement, l’album semble avant tout répondre à un cahier des charges avec un groupe qui semble vouloir tout faire pour “américaniser” ses productions.
En voyant dans le marché US un hypothétique eldorado, les Nemophila risquent de se perdre un peu plus musicalement et la chute d’audience constatée sur Youtube n’est pas très rassurante pour l’avenir. Le groupe ignore aussi le reste du monde et en particulier le vieux continent, en témoigne le fait que JPU Records, qui a pourtant accompagné le groupe très tôt, n’a pas eu le droit de sortir l’album sur le marché occidental.
L’année 2023 s’annonce ambitieuse avec des concerts très prochainement au Japon, mais Mayu sera t-elle prête ??? Une tournée US se profile aussi en mars… mais après ? Le groupe nous a montré en 2022 un rythme de travail très irrégulier, donnant l’impression d’être un “super-groupe” à mi-temps. Il va falloir sortir de ce fonctionnement si elles veulent s’installer dans le long terme. La communication aussi devra s’améliorer sinon elles risquent de suivre le chemin de Mary’s Blood et non la voie vers le succès international comme Band-Maid.
Ma sélection dans les titres hors singles :
Le très japonisant -Enten-
Changement d'ambiance avec Rock'N'Roll Is ?
L'art de terminer en beauté :