RECENTRAGE sur le sujet
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L'express.mu
Article publié le Samedi 17 décembre 2005.
PASCAL
« Le public m’a sauvé »
Il a fait presque un sans-faute à la Star Academy. Pascal, le vétéran au cœur de rocker, n’est pourtant pas en finale. Joint au téléphone, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion, le demi-finaliste de la Star Academy s’est confié à cœur ouvert, avec le franc-parler qui le caractérise.
• Vous êtes l’un des élèves les plus brillants de cette promotion. Pourtant, vous n’êtes pas en finale. Comment l’expliquez-vous ?
Le vote du public n’est pas très représentatif de ses préférences. Certains votent des dizaines de fois et n’hésitent pas à envoyer des textos, d’autres votent une seule fois. Je dirais simplement que mes fans ont été moins acharnés que ceux de Jérémy. Ce dernier a d’ailleurs davantage le profil de la Star Ac’, destiné principalement à un public plus jeune que moi. Je suis néanmoins très positif par rapport à toute l’aventure. Je ne suis pas endetté d’un million d’euros ! Du coup, je ne me sens pas du tout redevable envers qui que ce soit, sauf envers mon public.
• Qu’est-ce qui vous a perdu ?
Je n’ai aucun reproche à faire au public. Il m’a sauvé à deux reprises. Pour la demi-finale, je dirai qu’il m’a sorti uniquement parce que mes fans ont été moins acharnés que ceux de Jérémy.
• Trouvez-vous légitime que Magalie et Jérémy soient en finale ?
Cela fait partie du jeu. Face à Magalie, la production s’est prise à son propre jeu. Au début de l’aventure, Magalie était présentée comme l’une des meilleures de cette promo. Au fil de l’aventure, la prod’ a réalisé qu’elle n’avait pas d’univers artistique. On l’a alors nominée à quatre reprises. En voulant l’enfoncer, ils l’ont enfoncé dans le cœur du public.
• Qui auriez-vous souhaité voir en finale ?
Très honnêtement et sans fausse modestie, moi-même, face à Ely, cette jeune fille est une artiste-née. De toute façon, on est tributaire des évaluations, du prime et du vote du public.
• Avec vos dix ans de carrière, pourquoi avoir fait la Star Ac’ ?
Je n’ai jamais souhaité faire partie de l’aventure. On est venu me chercher un soir que je chantais dans un bar. J’ai passé les castings, sans trop de conviction, jusqu’à ce que les assistants de TF1 me propose de rester. Je me suis laissé tenter et je pense aujourd’hui avoir énormément gagné. L’exposition médiatique m’a permis d’une part de gagner le respect des personnalités de la profession, et d’autre part, de ramener un public différent à la Star Ac’. Mon objectif est atteint. Ce respect est un puissant moteur pour moi. Je ne sais même pas si les finalistes l’ont obtenu.
• Y a-t-il des propositions intéressantes qui vous ont été faites depuis votre sortie ?
Absolument ! J’ai eu une entrevue très fructueuse avec Pascal Nègre (le patron de la maison de disques Universal). Un single et un disque arriveront très bientôt.
• Comment avez-vous vécu votre position de vétéran à la Star Ac’ ?
Un peu comme un grand frère parfois, mais à d’autres moments, la compétition m’a éloigné des uns et des autres. J’ai beaucoup souffert de cette mise à l’écart dont j’ai fait l’objet. La seule chose qui me retenait, ce sont les photos de ma femme et de mon fils accrochées au mur, à côté de mon lit. Par la suite, le respect s’est installé autour de nous. J’ai toujours gardé en tête les enseignements de Christophe Pinna qui nous disait que la compétition devrait se faire contre nous-même. Cela m’a beaucoup servi.
• Lequel de vos professeurs vous a le plus apporté ?
Kamel Ouali a été bon avec moi. Je me suis servi de tout ce qu’il m’a appris, pour grandir sur scène. Aujourd’hui, je peux danser en boîte ! (Rires).
• Vous avez eu un échange particulier avec Raphaëlle Ricci. Pensez-vous avoir été privilégié par rapport à vos autres camarades ?
C’est plutôt elle qui m’a prise en affection. Je suis heureux d’avoir pu la toucher en plein cœur. Cela dit, elle n’a pas hésité à me donner cinq lors d’une évaluation. Raphie est juste et dure. Sa méthode est efficace car on a besoin de prendre des coups de pieds au derrière pour ne pas prendre la grosse tête et surtout pour avancer dans ce métier.
• Que conserverez de toute cette aventure ?
Outre les duos magnifiques et ces moments privilégiés avec Johnny Hallyday, je pense que j’ai mis en pratique l’esprit de tolérance et de non-jugement.
J’ai appris à positiver, non pas que je ne savais pas le faire avant la Star Ac’, mais j’ai surtout appris à transformer mes pensées négatives en pensées positives.
Je garderai en tête aussi, ce rapport affectueux avec le public. Mon fils ne m’appelle plus « papa » désormais, mais Pascal ! C’est à la fois étonnant et incroyable !
• Le public mauricien vous a soutenu pendant toute cette aventure et vous soutient encore. Qu’avez-vous à lui dire ?
(Il marque une pause, surpris de cet intérêt.) Je suis ravi et je lui dis un énorme merci. Qu’il ne s’inquiète surtout pas pour moi, de belles choses m’attendent.
• Que pouvons nous vous souhaiter ?
De sortir rapidement mon single et que l’album suive tout aussi rapidement.
Martine LUCHMUN
Bachi-bouzouk