Cette longue revue de détail pourrait s' appeler :
Inside a 2009 Squier Classic Vibe Tele Custom 62 Made In China. Plus de 25 aprés les célèbres JV, Squier ne s' est pas caché de la réédition de leurs devancières avec cette série CV.
Cette appellation est-elle pour autant vraie ?
Possédant une copie de Télé 52 Japonaise issue des usines Tokaï entre le début et le milieu des années 1980 (l' absence assez courante de N° de série sur certaines copies japonaise obligeant à se référer à l' accastillage pour tenter de dater la guitare), et trés attiré par la télé en général (pour sa simplicité, son confort ergonomique, son caractère sonore et sa polyvalence) et la fameuse Custom 62, j' ai tenté l' achat à distance sans essai préalable du premier prix proposé par Fender via sa "filiale" Squier pour la somme de 359 Euros Fdp compris. On est à ce tarif au double (en moyenne) d' une affinity. J' ai eu l' occasion de tester une Custom 62 Japonaise en magasin et seule la raison m' a empêché de rester sur ce modèle (qui s' affiche au mieux en VPC à 709 Euros) convoité. Je ne parle même pas de la Made in USA, carrément 3 fois plus chère que la Squier et innaccessible pour mes finances.
La question est donc : de tels écarts de prix sont-ils justifiés sur la base d' une qualité globale ("lutherie", accastillage, micros, assemblage) proportionnellement moindre ?
Reçue aujourd' hui à midi, la première chose que j' ai fait à donc été de ... démonter entièrement la guitare sans même avoir pris le temps de l' essayer dans la Tiny Terror (ou le Windsor Studio). C' est un peu tordu comme démarche mais celà permet de vérifier (et surtout régler) une guitare qui n' a pas vu le jour depuis sa sortie de l' usine de Guangdong jusqu' à la maison (et celà depuis un peu plus d' un an). Car cette guitare semble être une des dernières fabriquées en décembre 2009.
Petite revue de détails en photos donc et impressions/commentaires sans concessions. Pas de vue de face, ni de dos dans son intégralité, on en trouve de trés belles en première page.
Sortie de son emballage (où elle est trtés bien protégée) cette guitare est sublime et se présente comme une copie conforme de la Custom 62. Seul petit détail qui n' est pas conforme (hormis le profil du manche et le vernis) : l' oeillet de rétention des cordes si et mi qui s' inspire par sa forme et son positionnement de celui de la télé 52.
Commençons par le chevalet, pièce essentielle sur une télé :
Détail que l' on ne voit pas bien sur les photos que l' on trouve généralement sur la toile, il est conforme à l' original avec les 3 pontets en forme de vis coupée. Du grand art !
Ensuite on attaque l' autre extrémité qui permet de faire vibrer la corde. Et là par contre c' est loin d' être du grand art :
On peut apercevoir le manque de soin apporté à une pièce pourtant essentielle (et souvent sous estimée par les guitaristes mais pas par les luthiers dignes de ce nom) en partie masqué par les cordes. Sans les cordes s' est encore plus flagrant.
Mieux vaut avoir pratiqué le modélisme
pour remédier au problême. Alors certes il n' y a rien d' insurmontable pour un "bidouilleur" à faire le travail d' ébavurage qui n' a pas été fait mais ce travail mériterait d' avoir été effectué à la fabrication. Certes aussi il faut bien occuper les vendeurs d' instruments mais il faut reconnaitre que ça fait désordre quel que soit le prix demandé. Depuis j' ai remédié au problême délicatement avec une lame de cutter. C' est le seul gros point noir sur la guitare que j' ai reçu mais il mérite d' être souligné. A noter que les gorges permettent de monter un tirant 10-46 (elle est livrée d' origine avec des d' addario 9-42 comme beaucoup de guitares).
Passons ensuite à la partie cachée sous la plaque de protection de couleur blanche "mentholée". Et là surprise (dans le bon sens du terme) puisque Squier a eu la bonne idée (comme sur la CV 50) de "préformer" un emplacement permettant le montage d' un micro humbucker en position manche.
A noter la peinture noire isolante dans les cavités micros. De ce coté là, un grand soin a aussi été apporté pour limiter les buzz en tout genre courant sur les télé "classiques".
On peut voir un numéro qui n' en dit pas plus sur sa signification.
L' emplacement du micro chevalet et son fil de masse.
La plaque de protection avec un entourage alu autour du micro manche.
Passons maintenant à l' électronique. Là aussi grosse surprise. Je m' attendais à des petits potentiomètres typiques de la fabrication Chinoise. Et bien non, on a droit à des potentiomètres de gros diamètre, fermes en rotation et progressifs dans leurs atténuations. Seul le sélecteur 3 positions fait "cheap" mais il fait correctement son travail (je ne lui en demande pas plus) en étant ni trop souple, ni trop dur. Les soudures quand à elles sont trés propres. Du bon travail.
Cette électronique est reliée (ou l' inverse) à 2 pièces elles aussi essentielles dans une guitare électrique : les micros. Là c' est la deuxième grosse surprise. Une surprise bien mise en avant par les vidéos you tube où les commentaires sur les forums anglophones. Il se dit (à juste titre d' ailleurs lorsque l' on regarde les micros de la marque) que ce sont des Toneriders. Et il est vrai qu' ils présentent de grandes similitudes avec les Toneriders de Vintage Plus. Le micro chevalet aichant d' ailleurs cette "image" avec un fil tressés qui recouvre le fil de cuivre. J' ai trouvé le micro manche, que je n' ai pas démonté car vissé directement dans le corps (à l' ancienne) et galère à réajuster ensuite (je suis joueur mais à petite dose
) trés bon. Bien meilleur qu' un STR1 de chez SD. Le micro chevalet d' un trés bon niveau pour une guitare dans cette gamme de prix m' a moins emballé. Peut-être aussi que je ne l' ai pas idéalement réglé (c' est un micro difficile à régler sur une télé). Quoi qu' il en soit ces 2 micros retranscrive bien "l' esprit" télé avec un "Quack" caractéristique de l' ensemble corps en Aulne/Touche palissandre. Le Twang étant réservé (dans mon imaginaire) à l' ensemble Corps en Frêne/Touche Erable).
Le micro chevalet et son inscription/modèle :
Vu de face avec sa base :
Avant de s' intéresser à la dernière partie, elle aussi non négligeable puisque il s' agit du manche, je m' arrête rapidement sur la poche qui accueille le manche. Le travail de finition est soigné avec une surface de contact plane qui permet de "coller" le talon du manche à la poche de manière quasi uniforme. Le talon est découpé pour accueillir avec précision (un peu trop à mon goût, je l' ai légèrement poncé sur un coté particulièrement, pour laisser un peu de jeu) le manche. On peut noter sur la photo que le bois n' est pas parfaitement sec (petits secteurs sombres). C' est aussi ce genre de détail qui fait que l' on est pas en présence d' une guitare "haut de gamme". Mais les guitares Japonaises des années 1980 présentaient le même "défaut", ce qui ne les empêche pas de sonner 25 ans plus tard.
Dernier acte de ce long roman : le manche. Là aussi c' est une bonne surprise tout du moins sur mon modèle. Taillé de la meilleure manière qu' il soit (à mon avis) et surtout plein centre. A noter que le truss rod est un peu dur à manipuler et trés sensible. Attention donc si vous effectuez cette opération vous même. Son profil en C plutôt moderne est confortable pour mes petites mains. J' aurai juste souhaité une largeur légèrement plus imporatte pour mon jeu quasi exclusivement rythmique mais ce n' est pas rédhibitoire.
Un manche estampillé un jour de Noël occidental :
Vu de profil. A noter que les frettes sont trés bien finies, qu' elles n' arrachent pas les doigts sur les bords et que leur taille donnée comme medium sur le site Squier se situe plutôt entre le medium que l' on trouve sur une Baja (par exemple) et le vintage que l' on trouve sur une 52. L' alliage constituant les frettes ne semble pas fait durer sans afficher rapidement des signes de jeu (mais là aussi on est pas dans une grille tarifaire "haut de gamme" et certaines guitares affichées beaucoup plus chères souffrent de la même "tare" ).
Vu de dos :
La tête et les mécaniques Kluson pour rester dans l' esprit vintage. Des mécaniques qui tiennent bien l' accordage mais qui présentent un coté galère lors du changement de cordes pour les non initiés (dont je fais partie). Avis personnel, une petite concession au progrés n' aurait pas été de refus sur ce plan là.
Conclusion : Dans sa globalité cette guitare est une réussite. A voir maintenant comment elle va se comporter dans le temps. Son gros défaut affiché (qui plus est) est le sillet de tête. Bon, d' un autre coté un sillet Tusk coûte 10 euros (et beaucoup moins à Squier). Dommage d' avoir fait l' impasse sur un sillet de tête digne de ce nom. Le vintage a des limites.
Pour tout le reste cette guitare vaut largement plus que le prix affiché et n' a pas à rougir face à la fabrication mexicaine (qui elle aussi peut présenter des défauts) bien plus chère (quoique Fender est en train de tirer les tarifs vers le bas, crise oblige, avec des série limité à tarifs alléchants). Qui plus est c' est une excellente copie de la Télé Custom 62 montrant que les Chinois sont capables (hormis pour le sillet de tête) d' élever le niveau quand le cahier des charges est (relativement) strict. Hormis le sillet tout est propre de l' assemblage à l' électronique, il n' y a rien à redire.
PS : Pas le temps de me relire donc je vous prie de bien vouloir m' excuser des fautes d' orthographe, conjugaison et/ou syntaxe.