J'ai reçu le DVD ce matin - dur d'attendre la fin de la journée pour enfourner la galette dans le lecteur!!!
Le DVD contient trois concerts s'étant déroulés dans le cadre des concerts "Rockpalast" de la chaîne allemande WDR (la plus importante chaîne nationale à l'époque) et diffusés en eurovision (en tout cas pour ce qui est du deuxième concert). Le premier concert date de 1976 et se déroule en petit comité dans les studios de la WDR, le deuxième est historique par le fait qu'il s'agit du concert d'ouverture de la première nuit Rockpalast (en eurovision donc), en 1977. Enfin, le troisième concert est une jam session en duo/duel avec l'écossais Frankie Miller.
La durée totale est de 222 minutes, soit 33 morceaux, on est pas volé sur la quantité (... et la qualité - voir plus loin)! Le son est dolby 5.1, décent à défaut d'être transcendant (cf les conditions d'enregistrement d'époque), la qualité d'image est bonne la plupart du temps (à noter le bon travail des cameramen et du régisseur: nombreux plans sur les mains et le manche, correspondant la plupart du temps à des plans intéressants - repiquage en vue ).
Ce soir, j'ai visionné le premier concert que je vais vous commenter, dans la plus pure subjectivité . Je ne peux tout simplement pas aller plus loin, c'est trop pour un seul soir, et je cherche encore ma mâchoire inférieure sur la moquette .
Ambiance petit club (même si il s'agit d'un studio TV, à peu près de la taille de celui qui acueille Led Zep dans le double DVD, pour le concert nordique - mais l'image est en couleur ici). Public assis, typiquement étudiants allemands des seventies, cheveux mi-longs et bien sages .
Rory arrive sur "scène" (y'en a pas en fait ) avec un dobro, l'air timide et discret, s'installe et attaque "Pistol Slapper Blues" ... wow! Direct dedans dès les premières notes, transfiguré, du blues roots avec une énergie rock farouche.
Durant les six morceaux suivants, Rory va alterner le Dobro et une Dreadnough (Martin?) et changer de style de jeu à chaque morceau, avec une aisance confondante, passant du botlleneck au ragtime et enthousiasmant l'auditoire par sa fougue, sa virtuosité et son sens du contact avec les gens. Un très grand moment de blues acoustique, profondément authentique malgré qu'il soit joué par un jeune Irlandais , et qui ravira non seulement les amateurs de ce type de musique mais aussi, j'en suis sûr, tous les fans de rock pur vu l'intensité et la dextérité affichées. Une grande leçon de guitare aussi, et d'innombrables plans à repiquer, avis aux amateurs .
Ensuite, Rory empoigne sa mandoline et les membres du groupe entrent en scène (pas de surprise: ce sont les fidèles Gerry Mac Avoy à la basse, Lou Martin aux claviers et Rod De Ath à la batterie) et c'est bien sûr "Goin' to my hometown", charnière entre la partie acoustique solo et la partie électrique en groupe . Incroyable l'énergie qu'il peut dégager avec cet instrument minuscule !
Rory branche sa fidèle strat (dans quoi? certainement un treble booster, branché dans ce qui pourrait être un Bassman vintage 4x10", couplé avec soit un autre fender - deluxe? - soit un autre ampli non identifié: il y'a une tête de type Marshall rouge, mais ça pourrait être l'ampli de Gerry) : rapide accordage (à l'oreille, avec le clavier! ce sera la même chose durant tout le concert, ce qui impressionera certainement la génération accordeur électronique ) et ça attaque (très) sec sur "I take what I want" ... une tuerie . Rory était peut-être au sommet de son art à cette époque, alliant le purisme blues des débuts à la virtuosité rock et au sens du show hérité des innombrables tournées : pour tout guitariste, c'est un régal, et capable je pense d'enthousiasmer du punk au néo-métalleux, en passant bien sûr par les bluesheads traditionelles (qui ne m'ont pas attendu ) : tout le monde y trouvera son compte!
C'est aussi fort que SRV à l'El Mocambo, avec une plus grande diversité de styles (le set acoustique). Rien que ce concert justifierait sans problème l'achat du DVD ... et il y'en a encore deux autres !