fab38 a écrit :
C'est toujours compliqué... et simple à la fois. "La mentalité des français", je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais réussi à savoir ce que c'est, car à chaque fois que je crois pouvoir faire des généralités, il y a un ou plusieurs contre-exemples qui me sautent à la gueule et qui foutent tout par terre. Ca, c'est pour la partie compliquée.
La partie simple, c'est que le résultat d'une élection est par définition quelque chose de "mérité". On aura ce qu'on aura voulu avoir, collectivement.
La deuxième partie contredit la première. Tant que tu considères que la France constitue un peuple unique et homogène, en effet, son choix est mérité. Mais si tu commences à voir des groupes différenciés, tu as forcément des gagnants et des perdants. Alors à partir de là, il y aurait beaucoup de choses à dire, mais je suis convaincu depuis toujours que les grandes différences de fortunes créent d'énormes problèmes, puisque les divergences ne sont pas aplanies dans une discussion d'égal à égal: quand l'un tient le manche, l'autre n'a plus la liberté de défendre son point de vue.
Et depuis peu, il faut ajouter à ça le fait que c'est lié culturellement: j'ai l'impression que les gens d'une même région ou d'un même pays partagent de moins en moins de choses en commun. C'est pas forcément un mal, en soi, mais du coup, l'intérêt général, je ne vois pas très bien comment il pourrait se constituer, si les solidarités ne se font plus qu'exclusivement entre "classes sociales". De mon côté, j'ai plus de point commun avec un européen qui a la même profession que moi, qu'avec un autre Suisse. J'ai toujours été un internationaliste convaincu, mais là j'avoue que j'arrive aux limites de mon raisonnement. Plus personne n'a de contact avec la "communauté", avec les gens qui partagent son espace de vie. Mon réseau social est éparpillé sur 1000km carré, mais je ne connais quasiment personne dans la ville où j'habite (je n'y travaille pas, je n'y suis pas né et je n'y connaissais personne en y arrivant).
Voilà, je pense que les gros problèmes actuels, c'est qu'on en est réduit à tisser du lien en faisant des selfies. Et de ce côté-là, j'ai été positivement impressionné par Macron, qui restait assez vide dans ce qu'il disait, faut pas rêver, mais qui a vraiment dialogué, au contact, en écoutant et en répondant. Pas en assénant et en souriant. Il y avait du relationnel dans cette séquence d'hier.
Vous battez pas, je vous aime tous