TimeBomb a écrit :
Blow Up a écrit :
Je vais reposer une nouvelle fois la question, c'est quoi une démocratie moderne libérale ? ça se base sur quels fondements ?
Libéralisme et démocratie sont deux choses distinctes mais profondément liées, à mon sens presque dépendantes l’une de l’autre.
Le premier est un instrument d’emancipation de l’individu auquel on reconnaît une personnalité distincte qui lui confère des droits dont la contrepartie est une forme de responsabilité. Et dont la limite est celle de l’intérêt général (ce qui implique donc de trouver un moyen de définir celui-ci).
Le second est essentiellement un mode de gouvernance, critiquable sans doute (la dictature de la majorité), mais dont on peine à trouver meilleure alternative. Est-ce un hasard si les sociétés, associations, instances quelconques ont un mode de gouvernance similaire à celui de nos institutions democratiques ?
Je pense que la démocratie ne peut réellement s’incarner que dans le libéralisme et inversement. Et qu’en réalité, ce qui est en cause dans la crise politique un peu existentielle que nous vivons en ce moment, ce n’est pas tant le libéralisme tel que je l’ai défini mais bien une mise à l’épreuve profonde de notre modèle démocratique, bureaucratisé et juridicisé jusqu’à l’absurde, détourné par une certaine élite (terme pourtant si peu approprié en l’espèce).
Je ne crois pas que la démocratie libérale soit exempte de critiques, mais je me permets de prendre pour finir ta question à l’envers, c’est quoi pour toi l’alternative moderne, actuelle, l’autre voie qu’il nous faut envisager en dehors de la reprise en main de notre démocratie ? Est-ce la mauvaise soupe servie par la FI ou le RN ? Autre chose ?
De toute la prose de gauchiste que j’ai lu ici - de plein gré c’est un comble - jamais je n’ai vu ce projet clairement exposé.
Il faudrait que tu distingues libéralisme politique et libéralisme économique. Car simplement, les deux ne sont pas du même ordre et contradictoires. D'ailleurs, le premier était assimilé à la gauche, au XIXe, et s'opposait frontalement au libéralisme économique des conservateurs. Démocratie et libéralisme est un compromis, en tension puisque comment conserver l'égalité des citoyens dans un monde inégalitaire : dans l'espace public, dans la délibération démocratique, mes intérêts n'ont pas le même poids que ceux d'un milliardaire, pour faire court. Pour corriger cette inégalité de puissance on n'a rien trouvé de mieux que la bureaucratie, qui n'est pas libérale économiquement, mais garanti la liberté des citoyens, indépendamment de leur fortune. Voilà où se situe l'opposition entre libéralisme politique et libéralisme économique.
Autre point aveugle, lié mais différent de cette opposition entre libéralisme politique et libéralisme économique, le fait que la démocratie n'est pas un
état caractérisé par une liberté formelle politique. C'est un
processus d'émancipation de sa condition pour atteindre l'intérêt général. Donc tant que tu ne vois ces deux points, en effet tu ne peux rien comprendre à ce qu'on dit.
Vous battez pas, je vous aime tous