TimeBomb a écrit :
Blow Up a écrit :
TimeBomb a écrit :
Ce n'est bien entendu pas ce que je dis. Si tu m'avais bien lu tu aurais constaté que je ne nie pas un rôle régulateur qui doit être assumé par l'Etat dans une démocratie libérale. Rôle qui aujourd'hui est complètement négligé par une classe politique dénuée de tout courage.
Par contre ce que j'ai compris de l'interview de Mounk, c'est qu'il ne s'agit visiblement en rien d'une charge contre le libéralisme. Ce qui me ramène à cette éternelle question de l'alternative à la démocratie libérale, moderne, contemporaine et qui résoudra tous les maux ?
Le libéralisme ne garantit pas la démocratie, par exemple la commission européenne et la BCE ne sont pas des instituions démocratiques, les médias qui appartiennent à 80% à une dizaine d'oligarques en France c'est contraire aux critères de pluralité dans une démocratie, le non au référendum sur la constitution européenne (qui posait comme règle cardinale la concurrence) balayé ce n'est pas démocratique, et je pourrai continuer etc...
C'est le libéralisme, ou plutôt l'organisation néolibérale du capitalisme (c'est à dire dérèglementation, privatisation et financiarisation du mode de fonctionnement des Etats, délégation du pouvoir à des institutions non-gouvernementales et du droit à des traités de libre échange) qui met en danger les démocraties libérales (qui fonctionnent et nous garantissent une certaine liberté depuis pas si longtemps, seulement quelques décennies).
Le populisme qui monte, la défiance vis-a-vis du politique, les gens qui ne se sentent pas représentés, qui s'abstiennent.
Ce n'est pas l'investissement public, la protection sociale, ou l'impôt qui sont responsables de la crise de 2008 ou du désastre écologique en train de se produire. Il faut que les Etats et la politique reprennent le pouvoir sur le marché. Mais bon, on a laissé le marché devenir plus puissant que les Etats.
Tu te rends compte que je ne dis pas autre chose quand je dis que ce qui est en jeu c'est le fonctionnement de la démocratie en tant qu'institution devenue incapable de remplir le rôle de représentativité du peuple qui lui était initialement dévolu ? Et que (encore une fois sur base de cette seule interview postée plus haut, je n'ai pas lu le bouquin et je doute de le faire) ça semble rejoindre dans les grandes lignes la thèse défendue par ce spécialiste harvardien auquel je n'aurais pourtant selon toi rien compris.
En quoi cette thèse est-elle une charge contre le libéralisme ou contre la démocratie libérale en général, ce point m'échappe ? Il décrit un mouvement de fond qui laisse penser que notre démocratie libérale est en danger et qui, en cas d'inaction prolongée, nous mènera sur la voie de l'autoritarisme mais j'y perçois surtout une invitation à agir pour sauver ce modèle.
Sinon l'alternative de gauche, adaptée aux enjeux contemporains, hors champ de la démocratie libérale ?