jules_albert a écrit :
J'ai été surpris par le fait que dans leur grande majorité, les militants du Front de Gauche n'appartiennent pas à la classe ouvrière, et font même rarement un travail manuel. La plupart du temps, ce sont de jeunes cadres issus des quartiers huppés de Paris, et qui répètent une rhétorique que je qualifierais de « rouge », appelant à une dictature du prolétariat grâce à une avant-garde révolutionnaire qui n'en serait pas issue.
Bien souvent, ces réunions se déroulent dans une atmosphère houleuse. Comme dans le film United Red Army (ndlr : de Koji Wakamatsu), les militants sont appelés à faire leur auto-critique, parfois à s'infliger un châtiment corporel pour avoir dévié de la pensée anti-capitaliste qui semble être la ligne principale du parti. Un jour, un militant rongé par le doute a cité J. W. Makhaïski, la citation était la suivante : « Les socialistes ont de tous temps répandu parmi les ouvriers un immense mensonge. Il n'y aurait que les capitalistes qui vivraient de l'exploitation et du pillage. Pourquoi ce mensonge ? Qu'apporte-t-il aux socialistes ? Il préserve toute la société cultivée du monde des attaques d'esclaves insurgés, car les ouvriers socialistes qui en sont victimes ne s'en prennent qu'à la seule vieille classe des pillards. Aussi ce mensonge garantit-il la survie parasitaire de la société dominante, puisqu'il ne vise que le seul mode ancien de pillage ». Le malaise était patent. L'un des cadres du parti, furieux, lui a asséné un coup au visage, avant d'être arrêté par d'autres militants. Le fautif a dû quitter la réunion.
En dehors du fait que je ne sois pas surpris que les militants en cause soient des bobos (les ouvriers ont compris depuis un moment la supercherie)... le reste est une excellente formulation de ce que j'avais en tête ....