liolio a écrit :
Cycofredo a écrit :
duss80 a écrit :
Au cœur du traité
Cet entêtement des gouvernements et de la Commission, cet aveuglement devant les réalités s'inscrivent dans la logique profonde de l'Europe actuelle qui a fait de l'ouverture à la concurrence son axe principal de construction.
La concurence fait baisser le prix de mon PC, de ma facture de téléphone, de mes fringues. La concurence me donne l'adrénaline pour aller bosser. La concurence entre athlètes me permet de mater les J.O. à la télé (euh non en fait je m'en fous lol).
Et concurence ne veut pas dire absence de cahier des charges, comme pour n'importe quel appel d'offre.
Ya que dans la mentalité frileuse d'un français que "concurence" sonne comme une insulte. Moi je vois ça comme un défi à reveler
Je te suis un peu, mais il faut réaliser 5.5 millions de français ont un emploi à vie ils peuvent pas comprendre...
Sauf que tu te trompes
Un article qui devrait t'éclairer sur France Telecom :
http://www.monde-diplomatique.(...)lecom
Je copie/colle la fin qui est très intéressante :
[i]
Les conséquences de la libéralisation se font déjà sentir : contrairement à ce qu’affirment ses zélateurs, elle n’a absolument pas permis de sortir de la marginalisation les régions les plus pauvres. Les communications « longue distance » ont essentiellement baissé sur les axes de trafic fortement utilisés, tel l’axe Europe-Etats-Unis.
Cette baisse s’est accompagnée d’un rééquilibrage tarifaire au détriment de la grande masse des usagers. Ainsi, en France, l’abonnement a été multiplié par trois depuis 1993. Les tarifs des communications locales n’ont pas intégré les gains de productivité, et ont donc subi une hausse relative, d’autant plus facilement escamotable qu’elle s’est accompagnée d’une modification du système de tarification. Quant à la présence de trois opérateurs de téléphonie mobile, elle n’a nullement permis une couverture de l’ensemble du territoire national ; la qualité du service rendu, pour sa part, n’a cessé de se dégrader selon l’ART. Un constat similaire peut être dressé dans l’ensemble des pays européens. S’y rajoute le fait que, chez certains d’entre eux, au Royaume-Uni par exemple, s’est mise en place une différenciation tarifaire suivant les axes de trafic, mettant ainsi fin à la péréquation géographique nationale.
La libéralisation des télécommunications, qui a débouché sur la privatisation des opérateurs historiques (7), s’est accompagnée de la croyance magique en un développement exponentiel et illimité du secteur.
Elle a engendré une bulle spéculative valorisant les opérateurs à des niveaux sans rapport avec les perspectives réelles de retour sur investissement. Cette valorisation excessive, loin d’être un atout, a poussé au contraire à l’endettement car, très vite, les opérateurs se sont lancés dans une frénésie d’acquisitions, avec pour conséquence la constitution d’oligopoles mondiaux.
L’attribution des licences de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS) risque de devenir un cas d’école. Abandonnant toute perspective de régulation du secteur, les Etats, avec le soutien actif de la Commission européenne, se sont comportés en prédateurs financiers essayant de vendre le plus cher possible le maximum de licences, entraînant ainsi un endettement accru des opérateurs et accélérant la fragilisation économique du secteur avec, à la clé, un effondrement boursier. Les conséquences sur l’emploi ont été immédiates. Alors que certains affirmaient que, « dès lors que les mouvements d’assainissement des opérateurs historiques ont été suffisamment avancés, la courbe de l’emploi dans les services de télécommunications est remontée », des suppressions massives d’emplois sont annoncées - 340 000 dans le monde (9) - tant chez les opérateurs que chez les équipementiers.
La perspective annoncée d’une faillite de la mise en place du téléphone mobile de troisième génération a cependant amené le gouvernement français à changer radicalement son fusil d’épaule. Le prix des licences a été drastiquement réduit (619 millions d’euros) et les opérateurs n’auront plus qu’à payer une redevance minime (1 %) sur leur futur chiffre d’affaires. Si cette solution semble plus raisonnable pour l’économie du secteur, le grand absent est encore le service public. Aucune obligation de couverture du territoire n’est exigée des opérateurs, et il n’y a aucun engagement de leur part en matière de tarifs.
Au-delà des aléas boursiers, c’est la logique même de la libéralisation qu’il faut interroger. Tant pour la construction des réseaux qu’en matière de recherche et développement, le développement des télécommunications demande de gros investissements dont il est vain d’espérer une rentabilité rapide. Celle-ci est d’autant moins assurée que domine la logique du capitalisme actionnarial de « création de valeur pour l’actionnaire » qui empêche opérateurs et équipementiers de mener de concert une stratégie de développement sur le long terme. Le simple bon sens économique, conjugué aux nécessités de service public, devrait imposer, au niveau européen où existent le cadre institutionnel et les acteurs industriels compétents, une nouvelle régulation du secteur en rupture avec le dogme de la concurrence.
Ce n’est hélas pas la voie choisie par les gouvernements et la Commission qui sont en train d’imposer aux autres services publics les solutions qui ont fait faillite dans les télécommunications
Autres articles :
Selon Daniel Brélaz (3) les scénario classique est le suivant: les petits consommateurs bénéficient d'une baisse des prix insignifiante ( une étude du Bureau International du travail sur la privatisation des services publics reconnaît que la privatisation et la libéralisation des services publics ont des effets plus favorables pour les grand s consommateurs industriels que pour les ménages; de plus, ce qu'ils paieront en moins au début, ils risquent de devoir le payer ensuite en impôts supplémentaires puisque une partie des bénéfices des entreprise publiques alimentaient les caisses des collectivité s publiques, ce qui ne sera plus le cas; enfin, une fois la libéralisation totale effectuée , les prix reprendront rapidement l'ascenseur, les effets de la libéralisation sur les prix ne durant que 3 à 5 ans, comme on l'a constaté dans, tous les pays qui ont libéralisé depuis plusieurs années.
Partout on privatise des services publics qui fonctionnent bien. L'efficacité des privatisations est tout à fait discutable. Les trains allemands, par exemple, n'étaient pas réputés pour leur mauvais fonctionnement. Depuis leur privatisation, leur inefficacité est devenue proverbiale, et est très logiquement, comme celle des trains Hollandais, peu évoquée dans les médias…
Retards, lenteurs, inconfort, complications aux guichets, voilà aussi le bilan de la privatisation des chemins de fer anglais.