Je ne suis pas fonctionnaire, mais:
chacal a écrit :
-Le système fonction publique permet à des fonctionnaires de ne rien foutre pendant que d'autres sont submergés de travail
pour avoir discuté avec pas mal de personnes ayant vu le côté pile et le côté face, il semble que ce ne soit pas une réalité évidente. Un psychologue que je connais (qui bosse aux embauches de plusieurs boîtes publiques) et qui avait bossé à temps plein à Euro-Disney me disait qu'il n'avait jamais vu autant de planqué que là-bas. Il en était resté sur le cul lui même. Comme quoi!
Par contre, il est certain que le système d'emploi garantie à vie, ça offre une protection inégalée. Encore que virer un salarié du privé, ça n'est pas forcément évident non plus (surtout si on s'aperçoit qu'il devient fainéant après plusieurs années de boîte).
Il y a des tires au flanc dans le public mais c'est une extrême minorité et ce n'est pas eux qui empêchent le système de fonctionner ou de s'améliorer. Les blocages sont ailleurs.
chacal a écrit :
-Le système fonction publique ne permet pas, dans la pratique, de récompenser ses bons agents ni de pénaliser les mauvais
De ce que j'ai vu, c'est peut être un peu vrai côté personnel d'exécution. Mais au niveau maîtrise/cadres, il y a quand même des leviers et plus de souplesse (il me semble). Maintenant il est certain qu'entre celui qui va "monter" le plus vite et celui qui va monter le plus lentement, l'écart est plus resserré dans le public que dans le privé (tu finis toujours par monter quoi).
chacal a écrit :
-Le système fonction publique, sous couvert de "ne pas être pourri par le fric et les économies de bout de chandelle", engraisse allègrement des compagnies qui doublent ou triplent le montant de leurs offres et conséquemment abusent le système.
Ca c'est vrai. L'Etat est la vache à lait de beaucoup d'entreprises. En même temps, c'est un très mauvais payeur aussi! Il y aurait du boulot de ce côté là (pas assez de culture de contrat dans les entreprises publiques à mon sens)
chacal a écrit :
Faut arrêter de confondre "on veut être rentable" et "se dire que putain, pourquoi d'autres arrivent à faire la même chose que nous, voire mieux, pour deux fois moins cher?"
Là encore je suis pas certain de cela. On s'aperçoit que pour les services comme l'eau, le ramassage des ordures, les entreprises se sucrent (je crois avoir lu que certaines communes essaient de reprendre en main la distrib/traitement de l'eau car ça leur coûterait moins cher). Toutes les privatisations de l'énergie et des transports ont fait monter les prix en flèche, et parfois dégrader le service, en plus!
Le problème de la fonction publique c'est qu'elle a à supporter une gestion par l'Etat, un patron parfois parfois très changeant (au gré des élections et de la volonté par chaque ministre de faire sa réformette), qui veut souvent le beurre et l'argent du beurre (c'est à dire qu'il faut embaucher, il faut être exemplaire sur ceci ou cela parce que c'est un grand chantier national, il faut former gratos des gens pour les renvoyer sur le marché du travail, il faut prendre des emplois jeunes par paquet de 12 du jour au lendemain, il faut faire du ferroutage pour désengorger les autoroutes mais l'Etat ne veut rien payer, etc...). Pas facile d'avoir une ligne directrice cohérente et continue, avec à la fois des objectifs et des moyens pour les atteindre.
L'Etat fixe des objectifs qui partent dans tous les sens, il faut en plus faire des économies (tout en les atteignant), et si possible être au niveau des entreprises du privé (qui n'ont pas toutes les contraintes, notamment les contraintes de masse salariale etc...).
Maintenant il y a aussi des contraintes internes (des syndicats parfois arc-boutés, des mentalités qui évoluent un peu plus lentement parce que moins conscientes de la concurrence, un manque de culture de contrat, un manque de responsabilisation des managers: c'est à dire piloter par les résultats mais aussi donner de vrais moyens pour atteindre des objectifs, ce qui estrarement le cas, etc...)
Ma vision est que les entreprises publiques (pour celles que je connais) s'adaptent et évoluent tout de même bien plus vite que ce que peuvent s'imaginer les gens de l'extérieur (abreuvés par TF1 et ses poncifs, qui laissent entendre que le cheminot moyen, c'est un syndicaliste mal rasé le poing levé en train de faire un barbecue sur les voies, ou le prof de base un ex 68-ard, avec la barbe fleurie et le petit livre de Mao dans la poche).