Le topic de l'anticapitalisme

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Kreeg
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    Kreeg
    le 14 Fév 2012, 17:17
Pour ceux qui pourraient répondre : quelles seraient les conséquences de l'éventuelle révocation de ce fameux article du traité de Lisbonne ? Jouer la carte de l'inflation était un coup relativement évident, mais est-ce que cette inflation est réellement plus grave que les problèmes de dette publique ? Pourquoi est-ce que l'abrogation du texte n'a pas déjà été décidée ? Quels sont les arguments des politiques qui défendent ce genre de lois ?

Lui qui d'ordinaire me paraît assez convaincant est plutôt confus sur le sujet. Pas un argument pour assurer la légitimité du texte. Je ne doute pas de sa compétence sur le sujet ; mais pourquoi s'en tenir à tenter de donner une solution autre à la dette publique sans critiquer celle-ci une seule seconde ?
Azazello
Ceux qui croient à la viabilité d'un système où l’État pourrait se prêter à lui-même à 0% (en fait à -100%) sont, au mieux, des fous.
Swingui
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Bah y a quand même des trucs qui marchent dans le genre, non ? L'amortissement tel qu'il est pratiqué dans le domaine de la gestion de l'eau par ex, c'est une sorte de prêt à taux 0 qui revient bien moins cher que l'emprunt.
Azazello
Je ne connais pas ce dont tu parles:"L'amortissement tel qu'il est pratiqué dans le domaine de la gestion de l'eau ", donc je ne vois pas le rapport avec ce qui est proposé dans ce genre de vidéo ie la création monétaire publique directe pour financer le déficit public.
Kreeg
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    Kreeg
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Azazello a écrit :
Ceux qui croient à la viabilité d'un système où l’État pourrait se prêter à lui-même à 0% (en fait à -100%) sont, au mieux, des fous.

Ou des ignorants, ce qui est mon cas... Développe, s'il te plaît. Comment faisait la France avant 1973, par exemple, pour ne pas avoir de problèmes ? Si tu es capable de m'expliquer le problème de ces emprunts à taux zéro, peux tu me dire s'il y a ou pas d'autres pénalités envisageables pour les états que des taux d'intérêts qui les endettent très fortement ? Ne peut-on pas tout simplement légiférer pour réguler les emprunts des états à leurs banques nationales ?
Swingui
  • Special Total utilisateur
Citation:
Je ne connais pas ce dont tu parles:"L'amortissement tel qu'il est pratiqué dans le domaine de la gestion de l'eau ", donc je ne vois pas le rapport avec ce qui est proposé dans ce genre de vidéo ie la création monétaire publique directe pour financer le déficit public.



je n'ai pas regardé la vidéo, pas possible avec ma connexion. Mais j'imagine qu'il s'agit en substance de démontrer que l'Etat depuis 1973 se coupe la possibilité d'emprunter auprès de la sa banque centrale et a donc recours à l'emprunt auprès des banques commerciales. Et in fine hérite d'une dette majoritairement constituée d'intérêts d'emprunts.

donc petite explication de ce que je veux dire. C'est un peu long même si simplifié pour rester compréhensible.

La gestion de l'eau par les collectivités en France doit faire l'objet d'un budget séparé du budget général, sans passerelle possible entre les deux, c'est le principe de "l'eau paie l'eau".

Le budget de l'eau est composé :
-d'une section investissement
- d'une section fonctionnement (ou exploitation)
Les deux sections doivent être équilibrées.

Pour équilibrer les dépenses de la section investissement de son budget, la collectivité dispose en gros :
- du capital d'emprunt
- de son autofinancement (provient de l'excédent de la section d'exploitation)
- des subventions
- de sa dotation aux amortissement (comme dans un budget d'une structure privée)

On retrouve le remboursement du capital d'emprunt dans le poste de dépense d'investissement .

Dans la section exploitation/fonctionnement de son budget, on retrouve dans le poste dépense :
- son amortissement (à même hauteur de la recette créé précédemment dans la section investissement du budget et calculé sur le patrimoine de la collectivité)
- les intérêts des capitaux d'emprunts
- la dotation à l'autofinancement

La recette qui équilibre cette section, c'est le prix de l'eau vendu aux usagers.

On voit donc que ce prix paie à la fois l'amortissement, ce qui est dans les fait un genre de prêt à taux 0, et les intérêts d'emprunt.

Et ce système marche. Les collectivités qui s'en sortent le mieux sont celles qui pratiquent un véritable amortissement et se dégagent du coût des intérêts d'emprunt.

Quant aux autres, elles pleurent dès que la machine Dexia ou CA se grippe...

Pour l'Etat, c'est si con que ça de chercher à se dégager de l'emprunt auprès des banques commerciales en privilégiant la banque centrale ? Les recettes fiscales actuelles ne sont-elles pas plus bouffées par le remboursement d'emprunts que par le salaire des profs, flics et autres fonctionnaires ?
Azazello
Kreeg a écrit :
Comment faisait la France avant 1973


Alors déjà, je parle de l'Etat français, pas de la France.

Soit il ne faisait pas de déficit (si si c'est possible), soit il faisait des emprunts nationaux (les deux emprunts Pinay) sans doute plus couteux qu'aujourd'hui, la banque centrale n'était sollicité que pour des petites opérations de court terme.
Et il faut bien voir que le système monétaire jusqu'en 71 n'était pas le même avec un dollar gagé sur l'or et des taux de change fixes (aujourd'hui il n'y a plus d'étalon ie plus de limitation physique et les taux de changes sont variables) , et le franc ne s'en sortait pas spécialement bien avec une plusieurs dévaluations.
Azazello
Swingui a écrit :

l'Etat depuis 1973 se coupe la possibilité d'emprunter auprès de la sa banque centrale


Mais ce qu'il faut comprendre c'est que jamais un Etat n'a massivement emprunté gratuitement à sa banque centrale sauf à Weimar ou au Zimbabwe ou autre exemple fâcheux.
Pour le reste je n'ai pas trop la motivation de m'y plonger, mais à première vue je ne vois pas trop en quoi cela est applicable au fonctionnement d'un État largement déficitaire.
Kreeg
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Azazello a écrit :
Kreeg a écrit :
Comment faisait la France avant 1973


Alors déjà, je parle de l'Etat français, pas de la France.

Soit il ne faisait pas de déficit (si si c'est possible), soit il faisait des emprunts nationaux (les deux emprunts Pinay) sans doute plus couteux qu'aujourd'hui, la banque centrale n'était sollicité que pour des petites opérations de court terme.
Et il faut bien voir que le système monétaire jusqu'en 71 n'était pas le même avec un dollar gagé sur l'or et des taux de change fixes (aujourd'hui il n'y a plus d'étalon ie plus de limitation physique et les taux de changes sont variables) , et le franc ne s'en sortait pas spécialement bien avec une plusieurs dévaluations.

Oh, je comprend mieux. Merci
Kandide
Azazello a écrit :

Et il faut bien voir que le système monétaire jusqu'en 71 n'était pas le même avec un dollar gagé sur l'or et des taux de change fixes (aujourd'hui il n'y a plus d'étalon ie plus de limitation physique et les taux de changes sont variables) .


Aujourd'hui, il n'y a plus d'étalon donc plus de référentiel !
CQFD-> Donc "le système" nage dans le virtuel avec les dérives que l'on connaît aujourd'hui....

La vidéo le dit bien: tout cela a été fait pour enrichir quelques-uns....
(ça n'a pas été fait pour aider les plus démunis mais les plus nantis..)

Et on revient toujours à la quadrature du cercle: la répartition des richesses entre quelques-uns et par contre la dette pour ceux qui créent de la vraie valeur ajoutée.

Un autre système est possible.
ZePot
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Des tas de systèmes sont possibles, hein. Mais un système où chacun n'essaie pas de tirer la couverture à soi, ça j'en doute. J'ai pas vu grand monde chez les Zicos du coeur non plus, d'ailleurs.
Kandide
ZePot a écrit :
Des tas de systèmes sont possibles, hein. Mais un système où chacun n'essaie pas de tirer la couverture à soi, ça j'en doute. J'ai pas vu grand monde chez les Zicos du coeur non plus, d'ailleurs.


C'est pas faux...
On touche après à de la philosophie de l'être, la cupidité, etc...
Finalement l'Homme est-il capable de partager avec son prochain ?
Ou bien l'Homme est-il un loup pour l'Homme ?
Kreeg
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Oui l'homme peut partager, comme il peut ne pas le vouloir... Seulement on ne peut pas compter sur le fait qu'il en ait la volonté de manière généralisée... Il faut l'y contraindre.

Pour le truc des zikos du coeur, j'y aurais volontiers participé (j'ai après tout une guitare de merde démontée à bazarder), mais le fait de faire l'inventaire du matos, d'en faire un post, puis de devoir préparer des paquets m'a rebuté... Je reste avant tout une putain de grosse faignasse.
Azazello
Kandide a écrit :

Aujourd'hui, il n'y a plus d'étalon donc plus de référentiel !
CQFD-> Donc "le système" nage dans le virtuel avec les dérives que l'on connaît aujourd'hui....


D'où parles-tu pour dire ça? Je n'ai jamais vu un économiste socialiste défendre l'étalon-or.

Kandide a écrit :

La vidéo le dit bien:


Cette vidéo c'est de la merde.
Kandide
Azazello a écrit :


Kandide a écrit :

La vidéo le dit bien:


Cette vidéo c'est de la merde.


C'est pas avec ce type d'argument que tu vas convaincre.
(ça manque de substance...)


Désolé...Tu peux mieux faire, essaie encore.
jules_albert
pour élever un peu le débat en sortant des argumentaires chiants et purement économiques, voilà comment le capitalisme dégrade le goût (ou plutôt , empêche qu'il puisse se développer). rappelons que la vraie question n'est pas quel monde nous allons laisser à nos enfants mais plutôt quels enfants nous allons laisser au monde... en effet, c'est encore dans l'esprit des humains que le capitalisme produit ses plus grands dégats.

des millions de personnes mangent volontiers dans les fast-foods, tout en ayant la possibilité de manger ailleurs pour le même prix. c'est l'argument que brandissent les défenseurs des fast-foods. ainsi, selon eux, se sont "les gens" qui, spontanément, veulent, demandent, désirent cette sorte de nourriture.

pour répondre à cet argument, il faut rappeler le fait élémentaire que, au milieu d'un matraquage médiatique massif et continuel en faveur de certains styles de vie, le "libre choix" est plutôt conditionné.
mais il ne s'agit pas seulement de manipulation médiatique... l'accès à la plénitude de l'être humain nécessite une aide de la part de ceux qui possèdent déjà, au moins en partie, cette plénitude. laisser libre cours au développement "spontané" ne crée pas les conditions de la liberté. la "main invisible" du marché finit dans le monopole absolu ou dans la guerre de tous contre tous, non dans l'harmonie. ainsi, ne pas aider quelqu'un à développer sa capacité de différenciation signifie le condamner à un infantilisme perpétuel.

voici un exemple très éclairant. il existe quatre goûts fondamentaux dans le sens de la saveur : le sucré, le salé, l'acide et l'amer. or, le palais humain est capable de percevoir la dix millième partie d'une goutte amère dissoute dans un verre d'eau, tandis que, pour les autres goûts, il faut une goutte entière pour que celle-ci soit perceptible. par conséquent, aucun autre goût n'est aussi capable que l'amer de différenciation et d'une multiplicité presque infinie de sensations gustatives.
les cultures du vin, du thé et du fromage, ces grandes sources de plaisir dans l'existence humaine, se fondent sur ces gradations innombrables de l'amer.

cependant, le petit enfant refuse spontanément l'amer et n'accepte que le sucré, puis le salé. il doit être éduqué à apprécier l'amer, en dépassant une résistance initiale. en échange, il développera une capacité de jouir de ce domaine qui, autrement, lui serait resté inaccessible. mais si personne ne le lui suggère, l'enfant ne demandera jamais rien d'autre que le sucré et le salé, qui connaissent bien peu de nuances, pouvant seulement être plus ou moins forts. et c'est ainsi que naît le consommateur de fast-food, qui se base uniquement sur le sucré et le salé, incapable d'aimer des saveurs différentes. et ce qu'on n'a pas appris étant petit, on ne l'apprendra plus devenu grand : si un enfant qui a grandi à base de hamburgers et de coca-cola devient un nouveau riche et veut étaler culture et raffinement, il aura beau consommer des vins coûteux et des fromages de qualité, il ne saura jamais les apprécier vraiment (cf. le film "mondovino" expliquant comment certains viticulteurs français adaptent leurs vins aux exigences des consommateurs américains qui demandent un goût sucré et vanillé, lequel goût finit par devenir aussi celui de nombeux consommateurs français..)

on peut appliquer ce raisonnement sur le goût gastronomique au goût esthétique. il faut une éducation pour apprécier une musique de bach ou une musique arabe traditionnelle, tandis que la simple possession d'un corps suffit pour "apprécier" les stimulations somatiques d'une musique rock.

il est indéniable qu'une bonne partie de la population semble demander "spontanément" du coca-cola et du rock, des bandes dessinées et de la pornographie en réseaux. pourtant, cela ne prouve pas que le capitalisme, qui offre toutes ces "merveilles" à profusion, est en syntonie avec la "nature humaine". cela démontre plutôt qu'il a réussi à maintenir cette "nature" à son stade initial. en effet, manger avec un couteau et une fourchette ne fait pas non plus d'emblée son apparition dans le développement d'un individu...
donc, le succès des industries du divertissement et de la culture du facile n'est pas dû seulement à la propagande et à la manipulation mais aussi au fait que ces industries viennent à la rencontre du désir "naturel" de l'enfant de ne pas abandonner sa position narcissique.

désormais, tout contribue à maintenir l'être humain dans une condition infantile : télévision, publicité, jeux vidéo, programmes scolaires, expositions dans les musées, sport de masse... tout concourt à la création d'un consommateur docile et narcissique qui voit dans le monde entier une extension de soi-même, gouvernable d'un clic de souris.

la pression continuelle des mass media, l'élimination de la réalité autant que la "flexibilité" imposée en permanence aux individus et la disparition des perspectives traditionnelles de sens ainsi que la dévalorisation de ce qui constituait jadis la maturité des personnes remplacée par une adolescence éternelle dégradée : tout cela a produit une véritable régression humaine à large échelle, une authentique barbarie quotidienne.


bibliographie :
a. jappe, "le chat, la souris, la culture et l'économie"
b. barber, "comment le capitalisme nous infantilise"
c. boudan, "géopolitique du goût"
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf

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