Encore une fois, je ne crois pas que quiconque soutienne sérieusement qu'il faut sortir du nucléaire immédiatement et complètement. Progressivement sur quelques décennies, c'est parfaitement concevable, après tout. Bien sûr, ça demande un changement de modes de vie - voire la fin de la religion de la croissance et de la solvabilité
(mais pas la pauvreté, lomdelamancha : l'idée est complètement démotivante, et quand on regarde les modes de vie de nos contemporains, on se dit qu'ils pourraient vivre bien mieux sans se trouver pauvres : tout ce qui leur (nous) coûte si cher, c'est le superflu de confort - tout ce qui aide à oublier à quel point nos vies sont sordides car réduites à la survie/con-sommation.
La fusion froide, ça serait bien, ça (ça marche à
Eureka, après tout, heuheuheu) - et je me demande s'il serait tellement parano de se demander à quel point l'obsession nationale pour la fission a entravé les progrès de la recherche dans ce domaine ?
Josh43 a écrit :
Redstein a écrit :
Je ne dis pas que tu en fais partie (contrairement au trollbot luxembourgeois), mais on aura remarqué que ne pouvant désormais plus du tout recourir au ridicule argument dit de la « décence », les tenants du tout nucléaire
(indissociable du tout libéral/financier) sont passés à la phase suivante de la campagne de réenfumage d'urgence : il suffit de dénigrer tranquillement tout ce qui ne va pas dans le sens voulu, et la paresse intellectuelle des populations fera le reste.
pourquoi donc ????
Parce que l'appareil nucléaire français est désormais aux mains d'un fossoyeur de la République redoutablement efficace et malheureusement pas près de lâcher prise.
Mais si on était restés dans une logique gaullienne, ça ne changerait rien : on serait quand même dans une économie mondialisée, ultralibérale et financiarisée jusqu'à l'os.
Une économie où le nucléaire civil, technologie fragile, imprévisible et aux sous-produits nocifs et éternels, est une marchandise comme les autres, où la concurrence est loi, le bien commun un slogan pour gogos, le consommateur une statistique et le citoyen un fantôme : le bus est en roue libre sur une route en lacets, ses passagers roupillent, et c'est un chauffeur presque aveugle (et accessoirement, con comme un balai) qui tient le volant.
Seule différence depuis Fukushima : certains passagers se sont réveillés et s'interrogent sur le bien-fondé d'une utilisation judicieuse des freins de l'engin, voire d'une halte pipi, sous les quolibets du responsable de l'excursion, qui les menace de leur faire faire le reste du chemin à pied...
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'
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- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)