Fabienm a écrit :
Ce post est intéressant.
Sans donner mon avis qui n'intéresse personne, je vais juste essayer de vous faire partager en deux ou trois lignes mon expérience personnelle.
Il se trouve que j'ai vécu un an aux USA en 2002, et j'ai donc pu vivre de l'intérieur ce qu'on appelle communément "la culture de la désinformation / lavage de cerveaux" à la sauce américaine.
Je vais sans doute sortir des généralités, mais pour me défendre je dirais que je les ai vues, expérimentées, et ce, en étant pourtant localisé à New York qui est plutôt cosmopolite et relativement 'ouverte' d'esprit. J'ai aussi voyagé dans plusieurs états (Ohio, Pennsylvanie, Delaware, Etat de Washington, Georgie, Arkansas, etc.), états qui sont soit 'démocrate', soit 'républicain'.
Je pense que nous pouvons être heureux en France d'avoir une presse 'relativement' objective par rapport à ce que tout américain peut subir tout au long de sa vie. Il est courant aux USA d'avoir de la 'désinformation' volontaire, de la subjectivité parfaitement assumée, de l'ignorance totale (alors qu'en France, elle est souvent partielle de la part des journalistes, le boulot de vulgarisateur étant complexe par nature), et ce sur l'ensemble des médias (journaux TV, presse, etc.).
La désinformation et l'ignorance sont à la fois une conséquence du style de vie à l'américaine (culture de la télé dès le plus jeune âge, course à l'argent, culture du 'moi', culture de la supériorité des USA, etc.), des connivences entre le pouvoir et les médias (la célèbre Fox News), et d'une relative autarcie culturelle dûe à des facteurs relativement variés, mais assez étroitement liés à l'histoire des Etats-Unis (rejet de la société européenne, etc.).
La conséquence est que l'américain 'moyen', c'est-à-dire qui ne remet pas forcément en cause ce qu'on lui dit (et d'ailleurs pourquoi ne pas le croire ?) est complètement 'formaté'. Le tableau QI / vote est extrêmement pertinent pour moi, pour peu que l'on établisse un lien entre "l'intelligence" / "la connaissance" et le QI. En effet, dès lors qu'un américain s'informe un minimum, il peut comprendre au bout d'un cheminement relativement long (et qui dépend des personnes) que le monde extérieur existe.
Il existe énormément d'écrits contrairement à ce que l'on croit ici (romans, articles, etc.) sur le gouvernement Bush, son obscurantisme, etc. , et ce depuis mi-2002 (il y a eu un an pendant lequel la moindre allusion qui pourrait passer pour anti-patriotique vous faisait mettre au pilori direct), le problème étant que peu d'américains y ont accès. Nombre d'états sont dans un état proche du tiers monde (allez vous ballader dans l'arkansas, c'est terrifiant). La carte des votes republicains/démocrates est intéressante sur le lien entre le niveau culturel et la remise en cause de la politique Bush (beaucoup ont plus voté contre Bush que pour Kerry).
J'ai discuté avec énormément de gens qui étaient persuadé que Saddam et Ben Laden travaillaient ensemble contre les USA ... tout ça parceque le premier politicien venu l'avait dit sur Fox News, ... alors même qu'il savait lui-même que c'était faux. L'américain ne croit pas qu'un homme politique puisse mentir, c'est complètement en dehors de sa conception (rappelez vous l'histoire Clinton, pire que tout était l'idée qu'il ait pu 'mentir', le fait de se faire piper pendant ses heures de boulot était bien moins grave).
Bref, sans rentrer dans la polémique, je pense que l'on doit être un minimum heureux en France d'avoir la culture pour au moins émettre l'avis que la presse puisse ne pas dire la vérité ou essayer de nous manipuler ... certains n'ont pas cette chance !
Pas mieux. Pareil (un an aux US en 2002 aussi, mais en Californie). Ma conclusion perso : l'américain et le français se ressemblent en fait pas mal. Je trouve que c'est davantage leur environnement qui est déterminant. Je ne vais pas paraphraser le Fabien dont je partage en grande partie l'opinion...
Je me contenterai d'ajouter que dans la Culture américaine, la parole et le contenu oral d'un message a une importance beaucoup plus importante qu'en Europe. Le mensonge y est quelque chose de grave. Il pratiqué par une partie des hommes politiques, relayés par les médias. Ca, c'est pas nouveau et c'est pas spécifique des US. Par contre, là où un Frenchie va remettre en cause le verbiage (vrai ou pas, là n'est pas la question) des médias, l'américain ne va exercer que peu d'esprit critique. On est raleur et revendicateurs, et du coup habitués à exercer notre sens de la critique (un peu trop même, au goût des observateurs extérieurs à notre pays). Aux US, c'est l'inverse : on "trust" le pouvoir en place. On l'a élu, c'est sacré. A l'inverse, gare à celui qui ment et dont le mensonge est avéré. Ca vaut pour le citoyen de base (je pourrais donner des exemples concrets, mais je ne veux pas diluer ma prose), comme pour l'homme politique. En France, le mensonge on s'en fout. Se faire "carotter" ça fait partie du paysage.
Aujourd'hui, on est dans une situation où la peur l'emporte sur la volonté naturelle des américains à destituer une administration qui a menti (les boys qui vont en Irak pour de prétendues armes qu'ils n'ont jamais trouvé). Et bien que Bush ait gagné les élections, sachez que le très bon score de Kerry est illustratif de la capacité de rejet (du mensonge) de l'opinion américaine. Certes, cela n'a pas suffit à contrer Bush. Mais Il y a un an, Kerry ne valait pas grand chose dans les sondages. Les médias disent que Kerry s'est transfiguré sur la fin, et que cela explique sa remontée finale dans le score. Moi je pense qu'il a fallu du temps aux américains (du moins à une partie) pour faire le cheminement intellectuel dont Fabien a parlé.
Je ne suis pas sur qu'un Français même critique (voir râleur, selon la réputation (méritée ?) qu'on a hors de nos frontières) eut adopté une attitude différente de l'américain moyen, si avait subit le matraquage.
Eh vous allez rire, mais à la fin, j'aimais bien le catch (WWE) sur TNN, looool je vous conseille
http://www.wwe.com
Pinaize, Triple H, il est encore dans la course !
Yngwie forever.