Le topic de l'élite, la crème de la crème

Rappel du dernier message de la page précédente :
Zorzi
Je comprends. Par contre moi j'adore l'ordi et je passe pourtant ma vie dessus du matin au soir même si je ne travaille plus depuis 3 semaines. C'est la solution idéale pour ma façon d'opérer : une profusion de sons, d'effets, de boucles, de programmations en tous genres, de possibilités toutes plus motivantes et inspirantes les unes que les autres.

J'ai essayé la MPC Live, c'est beaucoup beaucoup trop réduit. Faut tout sampler pour l'utiliser inventivement et sortir des trucs à peu près cools. L'utiliser avec Ableton Live est aussi une solution mais c'est avec l'ordi. Les trois malheureux synthés dessus sont d'une affligeante pauvreté, on n'a pas de matière pour inventer.


Franchement revenir à ce que j'ai déjà connu, un séquenceur hardware avec tous les branchements, et vers quelles sortie pour l'enregistrement ? Et le mastering ? Non, je ne reviendrai certainement jamais en arrière, ce serait trop frustrant pour ma part.
Gam
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    Gam
    le 12 Dec 20, 19:10
Zorzi a écrit :

Franchement revenir à ce que j'ai déjà connu, un séquenceur hardware avec tous les branchements, et vers quelles sortie pour l'enregistrement ? Et le mastering ? Non, je ne reviendrai certainement jamais en arrière, ce serait trop frustrant pour ma part.


Le hardware me sert a poser mes idees, le Pyramid a cette faculte d'offrir un workflow tres souple et rapide, souvent dans mon canape pour mettre a plat. Ensuite de la carte sd, ca passe sur l'ordi en piste midi.

Donc je fini toujours sur l'ordi, mais j'ai trop de fatigue pour y passer encore des heures juste pour coucher mes idees. Je prefere reduire au possible.

D'autre part, je l'ai aussi prit un sequencer pour de futur live.
Biosmog
Bon voilà un essai de mix guitare-synthé. Le morceau est encore en cours de peaufinage.

Je crois que j'ai une approche beaucoup plus brutes que vous. Je prends mon Moog comme un instrument. Je fais des prises de son. Ce qui s'entend n'est arrivé qu'une fois et n'arrivera plus jamais. Et je trouve qu'il y a une immédiateté avec un "bougé" caractéristique, un grain que je n'arrive pas à avoir avec le "computer editing". D'ailleurs, les deux seuls ajouts/transformations non moogiens s'entendent tout de suite. Une fois, c'était pour gommer un gros pain, et l'autre fois, c'est un essai de transformation d'un petit bout avec un Clouds. Mais tout de suite on a l'impression que c'est 2D, il y a une sorte de voile, un côté convenu et "fake".

La batterie est aussi brute. Mais j'ai le sentiment que si je la travaille, elle perdra aussi de son immédiateté.





Vous battez pas, je vous aime tous
MetallicRiffer
Biosmog : c'est effectivement brutos et très organique, j'aime bien.
c'est le genre compo qui passe bien avec un Moog (ou l'inverse, c'est le Moog qui inspire ce genre de compo...)
GG
Zorzi
Oh la vache ! C'est du raw cut tranché dans le vif de la barbaque ! C'est du sauvage. Etonnant ! S'il y a une attitude rock bien saignante dans l'esprit, une sorte d'envie de combat, il y a aussi des estafilades avant-gardistes comme cette sub à 30 s (j'écoute au casque 770T) ou l'arrivée de ce synthé ultimate vers 1mn30, mais surtout dans le goût de l'ensemble. Tu voulais de l'instantané, et bien on l'a tous, (en plein dans la tronche ajouterai-je ) La batterie serait presque là pour nous permettre de nous accrocher à quelque chose.

La stéréo est aussi traitée de façon guerre de tranchée avec tout au milieu et deux parties différentes à 90° à droite et 90° à gauche, une arrivée en biais vers le dernier tiers.

Sans concession mais un peu extrèmiste quand même : le pavé de poiscail frais pêché le matin dans la feuille de journal.

Un style plein de caractère mais pas facile. Bravo !
Biosmog
Je prends les compliments. Merci les amis.
Oui, il vaut mieux pas utiliser ça comme musique d'ambiance
Toute la difficulté est de traiter le produit brut pour en faire quelque chose d'écoutable, parce que tout de suite les edit s'entendent. Donc je suis un peu coincé, là (j'ai laissé les deux derniers "edits" mais je n'en suis pas satisfait).
Vous battez pas, je vous aime tous
Gam
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    Gam
    le 13 Dec 20, 15:10
Je kiffe bien l'intro tres organique. Du bon electro rock. Bravo

Pour le cote raw, on y arrive, mais pour l'instant seul Roland a reussi ce paris si je compare a mon analogique.

Par contre oui, t'as pas ca du premier coup, les vco de mon mono partent en vrille sans rien faire. Roland de base, c'est tres stable, meme pour un modele a base de vco modelise. Il faut juste tweaker un peu.

Je vois ce que tu veux dire avec ton approche, ca m'est arrive avec le 1er titre que j'ai poste ici, tout en audio couche par couche, pas de midi.

Ca m'a bien complique la tache. Pas sur qu'on m'y reprendra.
Biosmog
Gam a écrit :
Roland de base, c'est tres stable, meme pour un modele a base de vco modelise. Il faut juste tweaker un peu.


Je devais partir urgemment, j'ai écrit comme une patate mon dernier message. Tu donnes une bonne piste qui fonctionne pour tout, Gam: d'un côté on peut partir de quelque chose de stable et il faut mettre un peu de chaos, créer des tensions; on peut partir de quelque chose de brut, et il faut ranger, nettoyer, structurer. La guitare est un instrument qui invite à la seconde approche. Les synthés analogiques, particulièrement les monophoniques, aussi. L'écriture en midi, le travail de programmation VST invite à l'autre. Après, rien n'est déterminé.

Voici un autre truc qui prend l'autre cheminement (en tout cas le début: je suis parti de la batterie, basse, guitare "rythmique", voix, c'est très simple et carré: après je brode par dessus pour bordeliser). C'est une commande et c'est pas fini, donc je le mets en écoute privée. Le moog est nettement plus discret. C'est toujours un challenge d'intégrer la guitare et ce synthé, je trouve.

https://soundcloud.com/alextwo(...)pznvx
Vous battez pas, je vous aime tous
Zorzi
C'est là que je suis sur le point de décrocher. Quand je vous lis, je retrouve ce souci d'une sorte d'authenticité du son, ou du moins une qualité, qui ne pourrait provenir que d'une machine analogique en dur, et encore certaines et pas d'autres. Cela rejoint quelque chose qui m'a toujours étonné dans le monde des guitaristes : le grain, le fameux grain (forcément vintage) uniquement perceptible par quelques-uns à mon avis, car la plupart des auditeurs ne relèvent que très exceptionnellement ce genre de truc.

Donc ce grain certifié vous sert-il de base obligée pour composer ? Est-ce là un élément non négociable de la construction d'une pièce musicale ? Peut-on équaliser, traiter, éditer ce genre de son sans en perdre une forme de valeur bien qu'on sache qu'un mix demande de sacrifier souvent des choses dans un son pour le faire cohabiter avec d'autres ?

Je fais très bien la différence entre un son de LP dans un vieux Tweed poussé à burne et une Ibanez dans un JC120 , entre un violon baroque et un violon moderne, mais en matière de synthé, n'est-ce pas pousser le bouchon un peu loin ? Parce que dans un mix un peu fourni, bien malin celui qui pourra déterminer la provenance de plusieurs sons de synthé, non ?

Nous avons aussi une façon très différente d'intellectualiser dans le sens où je sens que vous le faites avant d'enregistrer et moi, après.
Gam
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    Gam
    le 13 Dec 20, 19:38
Aussi bien en guitare que synthe, j'ai plus envie de parler de vivant et d'imparfait, meme un DX7 a ce cote imparfait, moins previsible et pourtant bien numerique.

En guitare en situation de jeu en groupe repete, il y a un sacre gouffre entre jouer sur un lampe et sa version modelise. Et c'est normal, un Helix tente de simuler toute une chaine, ampli, cab, micro sur un hp neutre. C'est beaucoup moins brut dans la face.

En enregistrement, je suis convaincu que les differences se reduisent a peau de chagrin. Je suppose que c'est valable pour un synthe. En tout cas, je suis bien incapable de dire qui est qui ou quoi

L'origine du son m'importe peu, mais j'aime les asperites et les imperfections, certes moins evidente a obtenir sur du binaire. Apres si je l'obtiens avec du numerique, je m'en fout completement. Ce qui compte c'est la finalite. Bref, le flacon m'importe peu.

Pour composer, pour ma part, j'ai comme base exclusive le piano, donc je lui prete une certaine importance dans son expressivite a la velocite et qu'il ait du corps.
Biosmog
Zorzi a écrit :
C'est là que je suis sur le point de décrocher. Quand je vous lis, je retrouve ce souci d'une sorte d'authenticité du son, ou du moins une qualité, qui ne pourrait provenir que d'une machine analogique en dur, et encore certaines et pas d'autres. Cela rejoint quelque chose qui m'a toujours étonné dans le monde des guitaristes : le grain, le fameux grain (forcément vintage) uniquement perceptible par quelques-uns à mon avis, car la plupart des auditeurs ne relèvent que très exceptionnellement ce genre de truc.

Donc ce grain certifié vous sert-il de base obligée pour composer ? Est-ce là un élément non négociable de la construction d'une pièce musicale ? Peut-on équaliser, traiter, éditer ce genre de son sans en perdre une forme de valeur bien qu'on sache qu'un mix demande de sacrifier souvent des choses dans un son pour le faire cohabiter avec d'autres ?

Je fais très bien la différence entre un son de LP dans un vieux Tweed poussé à burne et une Ibanez dans un JC120 , entre un violon baroque et un violon moderne, mais en matière de synthé, n'est-ce pas pousser le bouchon un peu loin ? Parce que dans un mix un peu fourni, bien malin celui qui pourra déterminer la provenance de plusieurs sons de synthé, non ?

Nous avons aussi une façon très différente d'intellectualiser dans le sens où je sens que vous le faites avant d'enregistrer et moi, après.


Fondamentalement, je pense qu'il y a une sorte de thérapie dans ce qu'on fait. Donc, c'est quelque chose d'extrêmement personnel, et tout le discours autour n'y changera rien. Je parle d'immédiateté, de grain, de choses plus ou moins mystiques. Je cherche simplement à justifier ce que je fais. Ce qui est sûr, c'est que je n'aime pas la confrontation, je suis maître en évitement. Ma piscine, c'est l'improvisation. Je recherche ce qui m'échappe, l'aléatoire et l'accidentel. C'est une manière vitale d'essayer de reprendre la main sur soi, mais aussi certainement un reflet de mon incompétence et mes lacunes.

Le son, franchement, je ne crois pas être féroce. Je tiens parfois certains discours, mais en réalité c'est encore la conséquence de mon savoir-faire: je n'ai pas la patience/envie/capacité d'écrire des pièces de bout en bout, alors je les griffonne, j'interprète ce que j'ai en tête en m'en remettant au jeu et au hasard. Et la façon que j'ai trouvé, qui fonctionne le moins mal pour moi, c'est celle-ci. Elle me donne du plaisir. Mais je sais que, de mon côté, je dois travailler ma technique et ma patience. Je dois civiliser ma musique sans la castrer. Pour un autre (toi?) le cheminement et les difficultés seront toutes autres, parce que le point de départ sera différent.
Vous battez pas, je vous aime tous
Biosmog
Et pour répondre plus directement à tes questions (évitement: )

- Donc ce grain certifié vous sert-il de base obligée pour composer ?
Oui, j'ai besoin d'un cadre donné de l'extérieur, premièrement, et que ce cadre soit évocateur, inspirant, d'où le besoin mystique du "grain".

- Est-ce là un élément non négociable de la construction d'une pièce musicale ?
voir mon message précédent (mais je peux faire une autre réponse longue si besoin)

- Peut-on équaliser, traiter, éditer ce genre de son sans en perdre une forme de valeur bien qu'on sache qu'un mix demande de sacrifier souvent des choses dans un son pour le faire cohabiter avec d'autres ?
Alors justement, j'ai énormément de difficulté à traiter ce "grain". Souvent, le premier brouillon de mes morceaux m'emporte, et plus je les travaille, plus je les perds. Si quelqu'un a un truc, je suis preneur

- N'est-ce pas pousser le bouchon un peu loin ? Parce que dans un mix un peu fourni, bien malin celui qui pourra déterminer la provenance de plusieurs sons de synthé, non ?
Je pense que l'erreur quand on parle de son, c'est de parler de son pour le public. Le son est important pour celui qui joue, pour l'amener à jouer des choses qu'il n'aurait pas joué ou pas joué avec la même expressivité avec un son tout pourri. C'est en cela que je me considère plutôt du côté instrumentiste que compositeur. L'instrument est un medium qui m'amène plus loin que ma pauvre cervelle.

- Nous avons aussi une façon très différente d'intellectualiser dans le sens où je sens que vous le faites avant d'enregistrer et moi, après.
Peut-être, peut-être pas. Je ne sais pas. L'important est d'avancer, d'apprendre de chacun.


voilà, j'ai répondu au zorzinterview
Vous battez pas, je vous aime tous
lo-fi reup
ils sont bien tes morceaux biosmoog

le deuxième on dirait du arnaud fleurent didier
l instru est au niveau, avec d autres paroles peut être ça peut passer en radio

@Zorzi : fais nous un synthé bien crade avec tes numériques, moi je suis curieux!
Zorzi
Merci pour vos réponses que j'ai trouvé passionnantes ! Sincèrement. Un échange de qualité sur gcom à propos de musique.

Le plus surprenant c'est que je me retrouve dans beaucoup de vos propos comme si nous étions entrés dans la même pièce par différents moyens, l'un par la porte, l'autre par la fenêtre ou la cheminée !

Pour la thérapie, c'est terriblement juste. Une ivresse méditative et une drogue tenace aussi en ce qui me concerne.

En ce moment sur synthé...