Paz83 a écrit :
Ok on ne peut pas tellement prévoir la réussite d'un titre,, mais je serai curieux de connaître leurs arguments ?!
Dans le cas des Beatles, si je me rappelle bien, c'était "la vogue des groupes à guitare est passée, il n'y a pas d'avenir pour eux". En fait, je crois que c'est symptomatique des décideurs qui ont les yeux rivés sur les charts et ne vont jamais sur le terrain.
Effectivement, au tout début des années 60, les charts UK et US étaient envahis de musique bubble gum totalement inoffensive, chantées par des gars et des filles genre "gendre idéal au sourire pepsodent". Pour réellement prendre le pouls de ce qui se tramait, il fallait descendre dans les caves enfumées (comme la Cavern à Liverpool, mais aussi les clubs de jazz de Londres envahis par de très jeunes bluesmen) et voir ce qui excitait réellement les jeunes.
C'est ce qu'à fait Brian Epstein et c'est la réaction du public qui l'a amené à prendre les Beatles sous son aile. Mais ensuite, pour les faire signer par une maison de disque, l'erreur a été pour tous ces décideurs de faire venir le groupe à eux, dans leurs studios, au lieu d'aller les voir sur place. Du coup, dans l'environnement aseptisé de ces studios (surtout à l'époque!), sur deux-trois titres enregistrés à la va-vite (par un groupe qui n'avait encore quasi jamais enregistré - à part My Bonnie), impossible de juger de l'alchimie incroyable qui se dégageait du groupe sur scène avec leur public!
Le seul qui a flairé quelque chose, pourtant dans les mêmes conditions, c'est Georges Martin. Pourtant, il n'était pas plus emballé que ça par leur musique au départ - c'est en les observant et en étant confronté à leur charisme et leurs réparties qu'il s'est dit "si ces gars me plaisent, ils plairont au public". Il ne savait pas encore qu'il venait de signer un diamant brut.
Bref, si au départ je me moquais beaucoup de ces décideurs peu avisés, je peux maintenant mieux comprendre leurs mauvaises décisions. Même si les décideurs actuels font exactement les mêmes erreurs: ils oublient d'aller au ça compte vraiment, sur le terrain. Il n'y a plus ce qu'on a appelé à une époque les "talent scouts", ces attachés artistiques qui écumaient les salles de concert pour dénicher la nouvelle perle rare.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"