Bien, assumons. Puisque j'ai déjà mentionné à plusieurs reprises ma présence à un concert de la tournée PULSE, autant poster ici ce que j'ai écrit ailleurs et sous un autre pseudo :
Citation:
Pink Floyd - Chantilly 1994
Deuxième concert du Floyd (ou du David Gilmour Trio, selon comment vous appréciez Roger Waters) sur l'hippodrome de Chantilly. La veille, pluie torrentielle, le truc peu engageant pour le lendemain, le bulletin météo n'étant pas des plus optimistes.
Il ne sera pas tombé une seule goutte d'eau le jour du concert, il fit même très beau. Ouf !
Une journée spéciale donc, qui commence par le voyage jusqu'à Chantilly (tranquille, rien à dire), puis l'arrivée du côté de l'hippodrome par la forêt, ce qui m'a permis de voir l'arrière scène, elle aussi "construite". Pas d'échaffaudages risquant de briser la magie du décor, non, l'arrière-scène de Pink Floyd est aussi un décor. Dans mon souvenir, ça ressemble à une coquille d'escargot et ça m'impressionne.
Ensuite, pour patienter, visite du musée du cheval avec tous les sens en éveil, l'odorat parce que le cheval, et l'ouïe car les techniciens assurent la balance. La ligne de basse d'Another brick in the wall pt.II accompagna ma déambulation dans les jardins du château jouxtant le lieu du concert.
Plus tard, l'attente, avec une bande de gars bien bourrés mais bien sympas tenant à tout prix à nous inclure dans leur partie de belote. Drame de l'acoolisme, au moment ou tout le mode se leva pour se rapprocher un peu plus de la scène, ils eurent du mal à suivre.
Le concert : une expérience. Magnifique. A base de superlatifs, sachant qu'aucun DVD ne pourra retranscrire un tel spectacle ou pour une fois, il est préférable d'être un peu loin pour tout voir et tout ressentir, y compris le dilemne de Confortably Numb : faut-il se concentrer sur Gilmour en train de lâcher les chevaux (logique, vu l'endroit) ou s'affairer à suivre tout le visuel se déchaînant à cet instant ? Une chose aussi qu'on ne retrouvera pas sur les témoignages live ultérieurs : la montée en pression avant le concert. Au moins un quart d'heure avant la première nappe de Shine on you crazy diamond, on se retrouve aveuglé par des spots surpuissants tandis que monte très lentement une sonorité d'ambiance insectoïde (les première sonorités de l'album Division Bell en fait). L'effet ? On sait que ça va bientôt venir, mais c'est lent, c'est très lent. Phénomène de frustration entraînant la réaction qu'on imagine quand apparaît enfin la délivrance sous la forme de vagues silhouettes derrière un épais rideau de fumée.
Et pour finir, après une dernière salve pyrotechnique, il faudra rejoindre la voiture, ce qui fut un rien labyrinthique. Sans doute très floydien - même s'ils n'y sont pour rien - mais un rien désagréable sur le moment. Car se faire envoyer sur un chemin que vous découvrez être sans issue (en fait, si, il avait une issue, mais le CRS atrabilaire et son chien n'étaient pas de cet avis), être obligé d'escalader une barrière peu sécure (qui finira par terre sans que le CRS et son chien n'y puissent quoi que ce soit) et traverser un bout de forêt dans la nuit la plus noire, ça ne pousse pas à la sérénité. Plus tard, ce sera un souvenir cocasse qui ajoutera au plaisir général.
Un concert floydien est donc très particulier.