Bon, Santana est donc venu aux arènes de Nîmes, et nous y étions en famille.
Pour faire simple : c’était extra. Très beau moment.
En première partie, un certain « Jimmy Sax » : un gars habillé en cow-boy, qui fait des blagues et qui joue du saxophone avec une section rythmique et un gratteux un peu énervé. Assez particulier. Il a bien chauffé le public, mais ce n’est pas lui que j’étais venu voir.
J’avoue que j’étais un peu angoissé, j’avais très peur d’être déçu. Quelques vidéos, avant qu’il ne démarre sa tournée, laissaient craindre un déclin.
Mais il n’en a rien été : il a assuré tout le concert, avec son jeu et son expressivité habituels.
Soyons clairs : Santana n’est pas – et n’a jamais été – un virtuose qui enchaîne des quadruples croches à 120, mais il y a quelque chose qui transpire de son jeu, et ça, c’est resté intact. Il en a mis quelques-unes à côté, mais honnêtement, ce n’est pas grave.
Il était venu avec son Dumble, le son était juste dingue. Une seule guitare utilisée pendant tout le concert, il a tout géré au potard de volume.
Ensuite, j’ai beaucoup apprécié la place qu’il a prise dans le groupe : il s’est posé en simple musicien au milieu de huit autres, tous d’un niveau énorme. Un vrai show à l’américaine, avec deux percussionnistes, un gratteur rythmique, un bassiste, deux chanteurs/percussionnistes/tromboniste, un claviériste… et bien sûr Cindy à la batterie, qui, du haut de ses 63 ans, a mis tout le monde d'accord. Elle a une frappe dingue, et une patate incroyable.
Le concert a démarré sur des vidéos de danse et percussions de tribus africaines et amazoniennes, projetées sur écran géant, pendant que les musiciens s’installaient tranquillement. Discrètement, on a bien vu un chapeau blanc sortir des backstage et venir s’installer devant…
Il a beaucoup de mal à marcher, il se déplace avec pas mal de difficulté. Des sièges étaient installés à des endroits stratégiques sur la scène, afin qu’il puisse se poser tranquillement en jouant.
Le concert a démarré sur un enchaînement de classiques (Oye Como Va, Jingo, Soul Sacrifice, etc.), puis il est progressivement parti sur des titres un peu plus modernes : beaucoup de morceaux de Supernatural et Shaman, notamment. Il doit y avoir quelques vidéos qui traînent sur YouTube.
Même madame et les enfants (9 et 12 ans) se sont régalés : il y avait exactement la bonne dose de rock et la bonne dose de « latinisme ». Le son était extraordinaire dans toutes les arènes : on entendait parfaitement tous les musiciens, toutes les subtilités des percussions. Je n’ai jamais entendu un son aussi riche.
Vraiment content, donc. Le concert était avant-avant-hier, et je ne suis pas encore complètement redescendu.
On dit que ce n’est pas bon de rencontrer ses idoles. Même si je ne l’ai pas rencontré, j’ai enfin pu le voir, après vingt ans d’occasions manquées. Et c’était un moment dont je me souviendrai toute ma vie.
Du haut de mes 45 ans, je dois avouer une certaine forme d’émotion… qui me rappelle pourquoi je joue sur des grattes PRS.
Pour l’anecdote : le bassiste a terminé son solo sur le riff de Iron Man pendant un intermède… Ozzy passait l’arme à gauche le lendemain.