debalmond a écrit :
Je n'ai pas eu le courage d'écouter l'album en entier (je me suis ennuyé rapidement) Mais je ne vois pas trop ou se situent les références a ces deux groupes...
Et puis elle a choisi un morceau de la période "crooner" pas de la période ou les fantômes de Howlin' Wolf ou de Captain Beefheart viennent hanter les albums de Tom Waits...Vu le personnage, elle aurait peut être plutôt du reprendre un truc comme "Christmas Card From A Hooker In Minneapolis"
ça aurait été plus cohérent...
Je ne sais pas si je suis d'accord ou pas avec ton avis sur l'album. Ce n'est pas le problème, d'ailleurs, car, ça c'est les goûts et les couleurs.
En revanche, tu as écrit quelque chose qui est complètement faux. Tous les morceaux repris ici, à l'exception d'un seul - "I Wish I was in New Orleans" - sont postérieurs à 1983. Or, c'est à partir de 83, avec
Swordfishtrombones que la musique de Waits devient plus expérimentale, plus européenne - références à Kurt Weil - et plus difficile d'accès pour le grand public - production aride, dissonances, etc. etc.
Bone Machine, au contraire, marque un certain retour à quelque chose de moins expérimental, même si ça n'en est pas moins un excellent disque, et d'ailleurs l'un de mes préférés. Scarlett Johansson ne reprend pas Martha ou Tom Traubert's Blues, elle a choisi au contraire le répertoire le plus difficile.
Le concept de l'album est de prendre la musique faite par Waits dans les années 80 et de la mettre en musique d'une façon qui rappelle justement les années 80, mais pas du tout la direction prise par Waits à l'époque. Si les références assez claires à The Jesus and Mary Chain, via des groupes comme Death In Vegas ou TV On The Radio justement, ne te saute pas aux yeux, et bien, c'est que nos oreilles n'ont pas été éduquées de la même façon. D'ailleurs, pourquoi crois-tu que les Inrocks trippent sur ce ce qu'elle fait ? C'est justement parce que ça leur rappelle la culture musicale dans lequel baignait le mag entre 86 et 93 environ.
Ou alors, ça n'est que mon interprétation.
"Il n'y a pas d'autre moyen que de faire l'animal (grogner, fouir, ricaner, se convulser) pour échapper à l'ignoble : la pensée est parfois plus proche d'un animal qui meurt que d'un homme vivant." G. Deleuze, F. Guattari