alexquse a écrit :
Je vais essayer de faire aussi court que tu as fait long
Je ne crois pas qu'on défende des idées opposées, souvent on les exprime différemment. Mais pour répondre d'une manière plus "oppositionnelle", je dirais qu'en poussant ton raisonnement jusqu'au bout, jamais la guitare électrique n'aurait été inventée, et si elle avait été inventée, jamais on aurait utilisé des sons saturés, etc.. etc..
La différence d'opinion c'est aussi une différence de point de vue. Tu parles de culture, mais avoue que ça peut être autre chose qu'une série d'anecdotes sur une poignée de guitaristes anglais nés entre 1945 et 1955.
Personnellement, j'ai jamais cherché à avoir "le son de" (même si j'adore le son en lead d'Ace Frehley fait par Bob Ezrin: tu vois, je ne suis pas complètement inculte
). Pour être franc, je me suis toujours un peu moqué des musicos qui disent "ouais tu sais j'ai le même ampli et la même guitare que machin" sans comprendre que le son, c'est aussi pas mal dans les doigts que ça se passe.
Mais bon, c'est une question personnelle. Aller, je me livre: j'ai suivi une école à plein temps il y a aujourd'hui 20 ans, puis... je me suis effondré, j'ai arrêté la guitare! Quand j'y suis revenu, je n'avais pas la moindre envie de reprendre cette démarche. Et aujourd'hui, je suis heureux comme ça. Je joue dans deux groupes, jamais la même chose d'un concert ou d'une répète à l'autre
. Chez moi, quand j'ai du temps, je prends ma guitare et je joue, une heure, deux heures ou plus, sans gamme, sans partition, sans (ou presque) suivre un morceau, ni même un schéma. J'ai déjà donné. Je ne suis vraiment pas bon du tout, mais je sais jouer. Plein de guitaristes sont bien meilleurs, que moi, mais ne savent pas jouer. Si tu comprends cette dernière phrase, tu as tout compris ce que j'essaie de dire.
Et merde, j'ai été presque aussi long!
Je crois en effet qu'on se comprend. Juste une précision: Je n'omets jamais de rappeler à mes élèves que pour sonner, il faut d'abord s'occuper de ses doigts avant de s'occuper du matos. Je les oblige d'ailleurs souvent à tenter de sonner le mieux possible sur tel ou tel morceaux mais en leur imposant un son radicalement opposé voir carrément en débranchant la guitare. Crois moi ou pas, ça donne d’excellents résultats. Mais surtout, je les poussent à beaucoup écouter et ensuite à expliquer ce qu'ils ont ressenti dans le jeu, la maitrise sonore, ou le phrasé du gratteux étudié. Au final, sans me vanter, je crois pouvoir dire que mes élèves les plus avancés ont généralement une véritable identité guitaristique ou sont en passe de la trouver. J'avoue, j'en suis pas peu fier.