Bobba a écrit :
Je constate que pour etre crédible, une chanson française doit apporter soit une dose de poésie (poésie moderne de préférence, à la Leo Ferret comme le fond Noir Dès, M ou Dionysos) soit une dose crédibilité dans un texte qui sent le vecu (comme les textes de Cali par exemple) ou une dose d'humour completement décalé de préférence (wampas) ou satyrique (Sinsémilia).
Pas par hasard que le rap marche aussi bien en France, pays littéraire s'il en est. La musique y est secondaire par rapport au texte qui prime. Outre-mer, les textes sont considérés comme un bonus.
Je connais trois solutions pour résoudre ce problème :
1) Ecrire des paroles en français correspondant aux canons en vigueur : poésie lycéenne introspective, discours politique, textes humoristiques. Solution éprouvée qui marche à tous les coups par ici mais faut savoir faire et ce n'est pas forcément l'objet d'un chanteur qui se veut avant tout musicien (si, si, ça existe).
2) Chanter en anglais. La plus mauvaise solution à mon sens : combien de groupes français chantant en anglais ont percé ces dernières années ? (Un, Modjo, mais c'est de la variété.) L'argument "c'est pour avoir un public international" ne marche pas, point. Même les Thugs, de glorieuse mémoire, n'ont eu droit qu'à un succès d'estime en Angleterre et aux USA. L'autre argument, "c'est parce que le rock se chante en anglais" ne vaut que si l'on désire faire une copie conforme de l'existant.
3) Bouffer les paroles. Mâchonner en chantant, de manière à rendre le texte incompréhensible à la première écoute. Cette solution est ma préférée parce qu'elle met la musique en avant. C'est ainsi que procédaient les Coronados, ces génies, mais l'étendue de leur succès commercial indique bien que tout le monde n'est pas de mon avis.